samedi 20 janvier 2024

Figures de Style - Le sel de la langue

Une figure de style est un procédé langagier, à l'écrit ou à l'oral, qui se démarque de la forme la plus simple, ou forme canonique de la langue. La forme canonique est syntaxiquement une structure sujet-verbe-complément avec ordre contraint des propositions et utilisation contrainte des mots grammaticaux, sémantiquement un discours avec des mots dans leur sens propre et, phonétiquement et graphiquement sans fantaisie volontaire.

Une figure de style est donc un procédé qui s'éloigne peu ou prou de ce modèle standard. Nous en usons donc en permanence, car la forme canonique est minoritaire en littérature ou dans les conversations.

Pourquoi étudier les tropes et figures de style ? Parce que c'est intéressant, amusant, passionnant, aussi parce que nous les pratiquons souvent sans le savoir et que mieux les connaître permet de mieux les maîtriser en écriture, les utiliser à bon escient.


Par métaphore, c’est le sel de la langue. En tant qu’adynaton, elles déplacent des montagnes. Quand elles sont anantapodoton, de deux choses l’une : soit on les aime.

En anastrophe, les aimer vous devez.

Par anacoluthe, vous voulez que je vous en parle et les décrire en même temps.

Sous assonance et allitération, une figure augure de rudes cures ligures.

Avec les aposiopèses, vous direz « vous savez, moi, les figures de style... »

Après analepse, vous décrirez ce jour où assis sous un arbre, la muse des figures est venue vous visiter, il y a 25 ans… Et sous prolepse, vous vous projetterez sous ce même arbre dans 25 ans, poursuivi par un oxymore qui vous parlera de son obscure clarté.

Et que dire de l’antimétabole, laquelle vous dira que les figures de style donnent du style aux figures ?

Pour terminer, audacieux, par un enthymémisme dont nous ne sommes pas coutumiers : « je les aime courageux, qu’en ferais-je veule ? »

Et l’épanorthose, alors ? J’espère que vous aimerez les figures de style... non, j’en suis sûr !

Moi, avec l’anaphore, je vous montrerai ce qu’on fait.

Moi, avec l’anaphore, je vous emmènerai loin.

Moi, avec l’anaphore, je vous ferai aimer leur monde.

Et avec ceci, nous pourrions dire… bien d’autres choses encore.

dimanche 7 janvier 2024

Dites-moi que vous voulez que ça change

J’ai longuement hésité avant d’écrire cet article, cherchant l’angle d’attaque idéal pour faire passer mon point de vue tout en me démarquant de la majorité des posts actuels sur le sujet qui se concentrent sur un nom, une personnalité, une carrière, qui pour le défendre, qui pour le démolir, alors que le problème est ailleurs.

Le problème n’est pas un homme, ça ne peut pas être qu’un homme.

Le problème n’est pas qui il est et ce qu’on doit faire de son nom, de ses honneurs, des œuvres où il apparaît ou des statues qu’on lui a érigées, selon l’homme en question, car la médiatisation des cas livre des noms ponctuellement qui concentrent exagérément toute l’attention du moment.

Le problème, c’est nous tous, la société et le microcosme qui ont rendu possibles leurs agissements, de même que les agissements de tous les agresseurs auxquels on passe « tout », c’est-à-dire ce qui est uniquement visible, ce qu’ils font et disent en public, parce qu’ils ont du charisme, du pouvoir ou de l’ascendant, parce qu’on confond parfois « bon vivant » et « intolérablement grossier ». Un agresseur n’est généralement pas assez stupide pour franchir certaines bornes au vu et au su de tous… sinon, ça s’appelle de la complicité pour les témoins.


Ici, je me mets du coté des victimes, délibérément. Par empathie naturelle, je suis du côté des femmes à chaque remarque sexiste ou geste déplacé, je suis du côté des homosexuels à chaque remarque homophobe ou geste déplacé, etc. Je ne dirai jamais « mais qu’il est drôle ! » à une blague misogyne ou raciste ou « quoiquecesoitophobe », tant il est facile de maquiller ses convictions profondes derrière un « ça va, je rigole ! » de circonstance.

Je n’ai pas de doute quand une personne est visée par plusieurs dizaines d’accusations et de témoignages sur le long cours. J’ai étudié les chiffres concernant les viols en France, je sais les estimations du nombre de viols, du nombre de fausses plaintes, du nombre de plaintes tout court et du nombre de condamnations à l’arrivée.

Quand on pense à ce qu’il faut de courage pour accuser quelqu’un publiquement, surtout quand la personne est connue... et que soi-même on n’est personne dans l’espace médiatique, pour moi il n’y a pas de doute. Ce pourrait être juste une question de probabilités : une accusation de viol est fausse dans 5 % des cas environ. Alors deux, c’est bien moins… et onze, douze, treize, quatorze… non, il n’y a pas d’innocent devant de tels nombres. À moins d’un incroyable concours de circonstance.


Je me mets donc du côté des victimes et des accusatrices. Dans un cas comme celui dont on a beaucoup parlé, ce sont elles qui ont besoin de soutien, c’est leur cas qui devrait nous importer, leur réparation, leur protection. Et peu importe, finalement, qui les a agressées si le reste de la société leur refuse sa considération pour des motifs qui n’ont rien à voir avec le sujet. On n’excuse pas un méfait par l’aura de son perpétreur. On ne justifie par un abus par les excès de vie de l’abuseur. Ce sont même des circonstances aggravantes, l’abus de pouvoir ou l’abus de substances, quand il s’agit de justice.

Il ne suffit pas d’avoir des témoins de moralité qui jurent n’avoir jamais été agressées par la personne visée. Je me permets de citer le remarquable et provocateur Jean-Michel Truong en la matière : « si on doit compter toutes les femmes qu’il n’a pas violées, on n’a pas fini ». C’est une mauvaise défense pour un agresseur que de dire de lui qu’il n’a pas agressé tout le monde. Ou bien c’est un ultime soubresaut.


Et justement, en parlant de ça :

« Laissons la justice faire son travail », me dit-on.

Il faudrait déjà qu’elle le fasse, qu’elle ait le temps et les moyens de le faire. Mais d’accord, laissons-la. D’accord, mais à une seule condition : que les consciences fassent leur travail également, qu’on cesse de désigner les victimes comme co-responsables de l’agression. Que la société fasse son travail, en protégeant les victimes par l’intransigeance. Que les familles fassent leur travail avec l’éducation nécessaire donnée aux garçons… et aux filles, pour le respect de l’intégrité d’autrui.

Si nous ne faisons pas ce travail, qui n’est pas du ressort des tribunaux, le travail de ces derniers ne servira à rien.


Et ce n’est pas la peine de m’invoquer la « présomption d’innocence » concernant l’affaire médiatisée du moment ou tout autre affaire. Je n’ai que faire de cette présomption d’innocence, c’est une notion juridique qui concerne les tribunaux, pas moi. Je ne mets personne en accusation, je n’appelle pas au lynchage médiatique ni public, je ne cite pas de nom pour éviter d’exciter les algorithmes et les foules. Je n’ai pas à me montrer autrement prudent au nom de cette présomption d’innocence souvent brandie pour faire taire tout le monde sur un sujet qui dérange.

Je choisis simplement de croire les victimes et accusatrices, qui par leur courage ont tendu leur joue à la vindicte globale, et qui se retrouvent à nouveau invisibles et seules face au combat qui se déroule sous leurs yeux pour savoir s’il faut aimer ou détester l’homme qui les aurait agressées.

Que valons-nous en tant qu’humains si nous ne sommes pas capables en premier lieu de reconnaître et de protéger la souffrance d’autrui ? On me répondra que les agresseurs sont eux aussi des gens qui souffrent et que c’est pour ça qu’ils se comportent de telle façon... raison de plus pour ne pas les laisser faire, pour les confronter, les affronter et les aider ainsi à sortir de leur souffrance personnelle qui ne doit pas passer par la souffrance d’autrui.


Je dis ça parce que j’ai moi aussi beaucoup souffert autrefois et fait souffrir par contrecoup mon entourage par mes attitudes, mes fuites ou mes mensonges.

Je dis ça parce que j’ai moi-même été agressé il y a très longtemps et que je n’ai pas pu réagir ni parler sur le moment.

Je dis ça parce que je sais ce que c’est que la pression sociale, la peur du jugement, la honte ou la mémoire traumatique.

Je dis ça par ce que nombre de mes connaissances (en tout cas celles qui l’ont exprimé) ont été agressées et qu’il n’y a presque jamais eu de conséquences pour leur(s) agresseur(s).

Je dis ça parce qu’il n’est pas interdit de croire que les choses peuvent s’améliorer, si au moins les non-agresseurs pouvaient solidairement décider de dire non collectivement, de soutenir les victimes et de cesser d’avoir des attitudes d’esprit de corps ou des réflexions alimentant ce qu’on appelle communément la culture du viol.

Nous sommes très loin du compte en la matière. On continue à empiler des lieux communs autour des notions de « faut-il séparer l’homme de l’artiste, du boulanger, du ministre ou de l’avocat ? »

On continue à participer involontairement en étant parfois maladroits sur l’air de « tu étais habillée comment ? », « mais tu savais qu’il ne fallait pas aller chez lui ! » ou d’autres phrases qui n’aident ni la victime à se sentir mieux ni la société à mieux se comporter.


Ceci est mon appel : arrêtez de parler de l’individu poly-accusé du moment, parlez du sujet dans sa globalité, étudiez les chiffres, interrogez vos mentalités et vos réactions, regardez en face vos propres attitudes, soyez solidaires des victimes. Toute personne intelligente, c’est-à-dire quasiment tout le monde sur cette Terre malgré ce qu’on dit de vous, toute personne intelligente doit pouvoir faire ça sans appeler au lynchage d’une personne qui effectivement n’a pas encore été jugée. Sinon, comme l’a dit justement (mais un peu tard) Jacques Weber : c’est un deuxième viol.

Ce n’est pas un épiphénomène dont nous parlons, mais un fléau qui, selon des chiffres officiels, va toucher 300.000 femmes par an (par an, bon sang !) rien qu’en France, pour ce qui concerne les violences conjugales, violences d’ex-conjoints et les viols.

https://arretonslesviolences.gouv.fr/je-suis-professionnel/chiffres-de-reference-violences-faites-aux-femmes#:~:text=En%20moyenne%2C%20le%20nombre%20de,ou%20actuel%2C%20cohabitant%20ou%20non.


Je ne peux pas m’y résoudre sans rien dire et je ne peux pas lire des tribunes de soutien inconditionnel aux agresseurs sans me demander ce qui les motive et comment y répondre.

Je ne suis pas un tribunal, je ne suis pas un lyncheur, je suis un homme qui prend pour lui toutes les violences inutiles de la société dans laquelle il vit.

Dites-moi que pour vous, c’est pareil.

Dites-moi que vous voulez que ça change vraiment.

dimanche 2 juillet 2023

PROGRAMME 2023-2024 STAGES D'ÉCRITURE colorés de stylistique

Cette année, petit changement pour mes stages d'écriture. Ils auront lieu un samedi par mois et non pas chaque samedi de l'été. Première séance le 26 août 2023.

Tout le programme 2023-2024 est disponible ci-dessous, avec les renseignements associés :


STAGES D'ÉCRITURE

COLORÉS DE STYLISTIQUE

de Sébastien HATON
de 13h30 à 18h00, un samedi par mois

sauf décembre et hors vacances scolaires

saison 2023-2024


Samedi 26 août 2023 EN QUÊTE D'EUPHONIE

Aimez-vous la belle langue ? Êtes-vous transportés par le style délié et les sons bien agencés ?

L'euphonie est l'harmonie des sons. Nous irons à sa rencontre en écriture et en lecture, par les figures de style, l’étude des sons, l’observation des formes poétiques et littéraires… et aussi nos propres perceptions : qu’est-ce qui est beau selon nous ?


Samedi 30 septembre 2023 DÉCOUVREZ VOTRE STYLE !

Une séance idéale pour découvrir des choses sur soi en allant à la rencontre de son style !

Définir le style d’un auteur, quoi de plus difficile ? Je vous propose de découvrir votre propre style à travers le foisonnement de critères que j’ai établis pour vous, avec bien sûr de nombreux jeux d’écriture associés.

Surprises garanties !


Samedi 14 octobre 2023 - SUIVEZ LE GUIDE !

Une séance totalement ludique et loufoque où les contraintes d'écriture s'enchaînent sous la direction du hasard et des petits papiers de l’animateur. Pour le plaisir d’écrire uniquement… et aussi pour la jubilation d’écouter des histoires.

« Suivez le guide ! » est un atelier débridé durant lequel les plumes et les poignets vont chauffer… mais aussi les zygomatiques.


Samedi 25 novembre 2023 - LA POÉSIE SOUS TOUTES SES FORMES

La poésie ne serait pas pour tous ? Allons donc… Vous êtes tous et toutes des poètes qui s’ignorent. Et si vous ne savez pas comment l’aborder, je serai votre guide.

Une plongée active dans l'histoire de la poésie et ses formes traditionnelles pour les suivre ou s'en échapper… et pourquoi pas inventer les vôtres. De l’écriture poétique à la créativité, pour le plaisir et pour la découverte.


Samedi 27 janvier 2024 FIGURES DE STYLE - STYLES DE FIGURE

Lorsque nous parlons ou écrivons, nous utilisons un nombre important de figures de style variées. Le langage n'est que formes et jeux ; il est rarement littéral et parfaitement explicite, montrant à quel point notre cerveau est joueur malgré nous. Durant cette séance, je vous emmènerai dans le monde extraordinaire des figures de style, comme Alice au pays des merveilles langagières. De quoi alimenter 100 ans de jeux d’écriture.


Samedi 10 février 2024 CONSTRUIRE UN RÉCIT / ROMAN DE A à Z

Vous avez envie d’écrire une grande histoire, mais vous ne savez pas par où l’aborder ? Ou vous avez commencé mais le travail vous submerge ? Cette séance est faite pour vous.

En ayant à l’esprit d’écrire une histoire complète, comme un roman, ce stage est destiné à montrer comment préparer le récit, comment s’y plonger et mener le projet à son terme. Une façon ludique et dédramatisante d‘aborder cette montagne.


Samedi 30 mars 2024 LA LANGUE EST FOLLE : LES FORMES ET LA PHRASE

Une autre séance consacrée aux fabuleuses figures de style jouant sur la forme sonore ou visuelle des énoncés, voire sur l’ordre des mots dans la phrase. Une séance à la recherche d’effets singuliers qui font friser l’œil et dresser l’oreille.

En jouant avec ces figures, vous découvrirez tout le potentiel de la langue qui sommeille en vous et ne demande qu’à jaillir.


Samedi 13 avril 2024 PARLER DE SOI

Souvent, le désir d’écrire vient d’un souhait conscient ou inconscient de parler de soi, de témoigner de son passage ici-bas. Tout auteur continue toute sa vie à parler de lui-même...

Comment écrire sur soi ? L’écriture intime, se dévoiler, raconter ses souvenirs. De l’autofiction à l’autobiographie, du storytelling au souci d’exactitude, du mensonge organisé à l’illusion de sincérité, je vous proposerai une plongée dans les arcanes du « parler de soi ».


Samedi 25 mai 2024 JEUX DE MOTS

Tout le monde aime les jeux de mots… enfin, presque tout le monde ! De « comment vas-tu, yau de poêle » aux plus grands textes de Devos, le jeu de mots correspond à des mécanismes précis.

Une séance pour mieux comprendre et maîtriser la richesse de la langue en explorant le potentiel des mots et des relations entre eux… pour jouer avec les mots, entre calembours, doubles sens, changements de registres et autres friandises sémantiques.


Samedi 29 juin 2024 MALGRÉ QUE SI J’AURAIS SU

Comme même, t’exagères, Séb ! Des fautes que tu les fais exprès ? Nan mais c’est dur à avaler des couleuvres !

Faire exprès de faire des fautes, détourner des expressions, commettre des gourances de grammaire ça peut être jubilatoire… surtout quand on n’en fait pas beaucoup d’habitude. Mais dans cette séance, on vous oblige à en faire ! Et des pas piquées des Haton ! Une séance aussi pour améliorer votre expression par l’absurde.

Je vous propose des séances joyeuses et détendues, lors desquelles la jubilation d'écrire et le bonheur d’apprendre sont permanents, sans nous priver du plaisir de lire (et d’entendre) pour celles et ceux qui le souhaitent.

Aucun prérequis nécessaire, aucune obligation de suivi ;

les stages sont indépendants les uns des autres.

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS :

par courriel sebhaton@gmail.com - par téléphone 06 33 04 93 07

Places limitées, réservation obligatoire

TARIFS DÉGRESSIFS

60 € le stage de 4h30 - goûter inclus

50 € le 2e stage

45 € le 3e

40 € la séance à partir de la 4e participation

toujours avec le goûter inclus...

À 10 km d'Avallon, 89440 Sainte-Colombe


 




vendredi 1 juillet 2022

L’ORTHOGRAPHE EN QUESTION(S), partie 2
Retrouvez la partie 1 derrière le lien en commentaire.

Partie 2 : « C’est quoi, l’orthographe ? »
J’aurais pu commencer par ça, hier…
Avant de donner une définition critique de la chose, petit retour sur la partie 1 « Le niveau baisse ». Cette affirmation se fonde sur un certain nombre d’études globales datant de différentes périodes (1989, 1996, 2007, 2016), mais demeure sujette à caution. Il faut bien comprendre deux choses : l’impression de baisse de niveau se fonde d’abord sur l’impression au présent de gens qui maîtrisent bien l’orthographe (c’est pour ça qu’on l'affirme depuis des décennies, de façon plus ou moins fondée) ce qui constitue un biais ; ensuite, la réalité est que nous avons toujours été globalement assez mauvais en orthographe. Ne hurlez pas si vous vous croyez bons, vous n’êtes que des exceptions et ça ne vous rend pas supérieurs aux autres…
Là-dessus aussi, nous reviendrons.

Revenons à notre mouton : qu’est-ce que l’orthographe ?
Prosaïquement, il s’agit de l’ensemble des normes écrites d’une langue, à partir desquelles on jugera correctes ou incorrectes les formes que l’utilisateur de ladite langue lui donnera en l’écrivant. Ces normes ne sont pas applicables à l’oral, comme il se doit.
Ces normes sont arbitraires et relèvent d’un système inhérent à la nature de la langue ou à son histoire. L’orthographe n’est pas scientifique, ce n’est même pas un pan de la linguistique. Bien sûr, on peut étudier l’histoire des mots, l’évolution de la forme des mots, l’étymologie… mais l’orthographe reste un système figé décidé par un groupe de personnes pour toutes les autres. À de rares exceptions près, elle n’évolue pas par elle-même mais selon le bon vouloir de ces personnes (cf. la réforme de l’orthographe de 1990).
La plupart du temps, l’orthographe répond à une logique interne de la langue : rapport grapho-phonologique (on écrit comme ça se prononce), rapport syntaxique, rapport morphologique… mais pour certaines langues, cette logique n’existe pas.
C’est le cas en particulier de certaines « vieilles » langues comme l'anglais ou le français, celles qui s’écrivent depuis longtemps et qui ont d’abord été transcrites de façon délibérément complexe selon des principes historiques et étymologiques. Ceci fait de ces langues des langues terriblement difficiles à orthographier correctement du fait que les mots ne s’écrivent presque jamais comme ils se prononcent.
Malgré son aspect arbitraire et non-scientifique, l’orthographe constitue le marqueur social langagier le plus saillant. Elle peut être prétexte à exclusion sociale ou professionnelle, et donner lieu à des agressions verbales sur les réseaux sociaux ou ailleurs (par exemple « achète-toi un Bescherelle et reviens nous parler après », mais j'ai lu bien pire). Elle est également considérée à tort comme un marque d'intelligence supérieure.

Dans cette optique on pourrait se dire : « puisque l’orthographe est arbitraire, on pourrait fort bien arbitrairement la simplifier au maximum ! »

À la prochaine fois pour la prochaine partie. Nous parlerons d’histoire de l’orthographe en français.

#orthographe #leniveaubaisse #intelligence #jeunesdaujourdhui #languefrançaise #cétaitmieuxavant #jevousledisahlala #maisquevoulezvous #lavenircestvous 



jeudi 30 juin 2022

L’ORTHOGRAPHE EN QUESTION(S), partie 1 : "Le niveau baisse"

 L’ORTHOGRAPHE EN QUESTION(S), partie 1


La première d’une petite série sur la question brûlante de l’orthographe. L’idée de cette série m’est venue à la suite de lectures et de discussions autour de la supposée bêtise de la jeunesse d’aujourd’hui, qu’on mesurerait à partir de leur niveau orthographique.

 Je vais donc par petits pas explorer les idées reçues, la substance, les faits historiques et linguistiques, ainsi que les problèmes et solutions liées à l’orthographe.

Et un message à nos enfants en guise de préambule : non vous n’êtes pas plus bêtes qu’avant, non votre niveau orthographique ne détermine pas votre intelligence. On en reparlera.


Partie 1 : « Le niveau baisse »

On l’entend partout, on le lit partout : le niveau en orthographe baisse en France.

Je rassure tout le monde tout de suite, il semble que ce soit vrai. Pour ce qu’on en sait et à partir de mesures plus ou moins récentes, on peut officiellement dire que le niveau des élèves en orthographe a baissé entre 1920 et aujourd’hui.

Personne ne le conteste, c’est un fait mesuré… et c’est difficile de mesurer ça. Il ne suffit pas de dire « tout le monde le sait ! » ou « je le vois bien autour de moi ! » parce que ce genre de phrases est prononcé depuis des siècles. Ce qui fait foi en matière scientifique, c’est la preuve, l’expérience, la mesure… pas les impressions. Et mesurer une chose aussi complexe sur l’ensemble d’une population est extrêmement difficile, d’autant plus qu’on ne les fait pas tous les quatre matins.

Mais donc, le niveau baisse. Soit.


Reste à se poser ces questions :

Pourquoi ça baisse ?

Depuis quand ça baisse ?

Est-ce que c’est grave ?

Est-ce que ça a un rapport avec l’intelligence ?

S’agit-il d’un épiphénomène ou bien d’un problème de fond concernant l’intelligence, justement ?

Est-ce que ça confirme cette impression lancinante qu’ont certains, tentation d’adulte, que les enfants de maintenant sont plus bêtes qu’avant ?

Est-ce qu’on peut y faire quelque chose ?

Et puis c’est quoi, l’orthographe ?

Est-ce que c’est une science ?

Pourquoi elle est ce qu’elle est en français ?


Rendez-vous demain pour la partie 2.


#orthographe #leniveaubaisse #intelligence #jeunesdaujourdhui #languefrançaise

#cétaitmieuxavant #jevousledisahlala #maisquevoulezvous

#lavenircestvous



samedi 23 avril 2022

LABADENS – La langue t’appartient n°1 : Pourquoi ce spectacle ?

Pourquoi ?
Oui, pourquoi ? Dis-nous...
Moi-même je ne sais pas...
Ou plutôt si : ce sont toutes les petites lumières qui s'allument en même temps...
En tout cas c'est ce que je dis là.

mercredi 16 mars 2022

Fin de recensement des récits, classement par genres et liens

ROMANS RÉALISTES
Vous êtes libre ce soir ?
Silence...
Un héros
Reprendre c'est voler
Et si...

PROMENADES LITTÉRAIRES, ROMANCES
Une Polonaise en vacances
Où sont les belettes ?

SF, FANTASTIQUE, FANTASY, ANTICIPATION
La sphère des Immortelles, partie 1, la porte des mondes
Les volontaires tirés au sort
Les ondes amoureuses
Sans filtre

POLARS, INTRIGUES POLITIQUES, POLICIERS À TENDANCE COMIQUE OU PAS
Vive
Dakota
Enfermement
Faites demi-tour dès que possible
La fabrique des perdants
Vert
Poste restante

ROMANS OU NOUVELLES À TENDANCE AUTO-FICTION
Une journée particulière : la renaissance
Toutes les vies

RÉCITS LITTÉRAIRES, EXERCICES DE STYLE
A l'ombre des cerisiers en feuilles

RECUEIL POÉTIQUE, HISTOIRES FÉÉRIQUES
Ciel de vie
24 objets du quotidien

DICTIONNAIRES ET LEXIQUES DIDACTICO-COMIQUES OU PAS COMIQUES

OEUVRES D'ART-LIVRES PRÉCIEUX

TRAITÉS OU RECUEILS FANTAISISTES À COMPOSANTE DIDACTIQUE
Textes d'atelier
Proverbes détournés
100 trucs de petit-fils ou de petite-fille
100 jeux solitaires
Météo Ciel

OEUVRES POUR LA SCENE
80 Sketchs courts
Arrête de faire le clown
Je voulais vous parler de Monthelon
La langue t'appartient - Solo
Ego et moi
La file d'attente
Trazom
Les pénibles
Bonjour, c'est la fin du monde
Ah, p... de b... de m...

RECUEIL DIDACTIQUE, CHRONIQUES CULTURELLES
Le juste mot
Le mot du jour
Essai de décrépitude personnelle
La langue t'appartient - chroniques

ESSAI
Organiser un atelier d'écriture
Pas papa
Typologie du rire
Figures de style




*présent également sous "romans réalistes"