Entre la sortie des Rimotises volume 1 dans l'euphorie générale (ouvrage toujours disponible, bien sûr) et l'imminente reprise en main des romans quasi-finis-mais-pas-tout-à-fait, il y a "demain le ciel sera orange". Remplissage des trous, relectures et révision..., le travail fut long et intense mais il est presque terminé.
Voici, pour vous donner envie, un petit extrait de la bête à paraître en septembre prochain. Il s'agit ici de la visite du Maître du Monde chez une demoiselle qu'il connaît un peu car elle est "assistante à la procréation" dans le Palais de la reproduction (sic) où il se rend chaque semaine :
Enfin, il parvient devant l'immeuble correspondant à l'emplacement inscrit dans l'annuaire et sur la carte. Son cœur bat si fort qu'il l'entend dans ses tempes, dans ses poignets, dans l'intérieur de ses cuisses comme s'il avait sept cœurs battant la même chamade en cadence. La porte principale est ouverte et rien ni personne ne l'empêche de la franchir, ni homme ni machine, aucune présence de caméra-voix non plus. Sur une des boîtes aux lettres de l'entrée il voit écrit Youliettebelle Piatr, 3ème étage gauche.
Il doit s'arrêter un moment pour ne pas s'évanouir dans les escaliers, en proie à un trouble aussi nouveau que violent. Et puis il monte, s'élève, s'oublie jusqu'à devenir un autre homme complètement fondu dans ce nouveau quartier.
Parvenu devant l'appartement dont la porte est ornée du nom si beau, il hésite entre frapper et sonner, alors il fait les deux. On lui ouvre, on lui sourit étrangement, la tête penchée et une expression de vraie surprise et de joie mêlées sur le visage.
Quelque part, la scène est hors du réel, en tous les cas au-delà des connaissances bien naïves du jeune homme.
Qui peut être cette jolie jeune femme aux traits si doux et à la vêture si délicate ?
« Seigneur Taa ! C'est vous ? Ici ? »
La voix ne trompe pas, elle, car c'est le seul élément qui n'est ni apprêté ni fardé lorsqu'elle œuvre au Palais de la reproduction. Une voix douce, enveloppante, avec une pointe d'acidité dans les aigus, faisant passer dans l'ensemble quelques modulations étranges mais pas désagréables.
« Comment avez-vous trouvé où je vis ? Vous voulez entrer ? »
Taa Taa la suit sans un mot. Il ne peut s'empêcher d'admirer sa silhouette prisonnière d'un pantalon jean serré et d'un maillot de corps blanc à la limite d'être transparent. Et surtout, débarrassée de son bonnet hygiénique règlementaire, une chevelure abondante et d'une couleur moyenne transforme la gentille préparatrice en créature de rêves... voire au-delà des rêves habituels de l'homme qui la découvre.
Il est certain que la femme si belle qui l'accueille attend qu'il parle, qu'il exprime les raisons de sa présence dans un quartier aussi éloigné du sien. Quelque part au fond de son cœur, Pia Pia ne détesterait pas qu'il la redemande en mariage. Elle se contient et décide de patienter, c'est lui qui s'est déplacé, c'est lui qui l'a cherchée, c'est lui qui parlera. Ou pas...
« Je t'offre quelque chose à boire ? ose-t-elle en employant un tutoiement auquel il n'est manifestement pas habitué.
- Oui... Encore que... à cette heure-ci, on ne sert que de l'infusion d'artichaut... »
Pia Pia éclate de rire et le regarde drôlement.
« Tu crois à ces histoires de lois ? Moi j'ai toujours cru à de bonnes blagues. Enfin, moi... moi et les autres qui habitons ici, tous ceux à qui je parle !
- ...
- Allez, je te fais goûter un vin blanc moelleux ? Je suis presque sûre que tu n'en bois jamais.
- C'est-à-dire... On va nous punir...
- Mais non, voyons ! Nous n'aurons qu'à nier ! ajoute-t-elle des rires plein la voix.
- Comme vous voudrez, Pia Pia.
- Tutoie-moi, s'il te plaît. Et appelle-moi Youliettebelle. Pia Pia, c'est un surnom qu'on m'a donné au travail. Je n'aime pas trop, je préfère mon prénom.
- Ton prénom... », articule péniblement celui qui n'en a pas.
La jeune femme le laisse seul un moment pour aller remplir des verres en cuisine. Taa Taa jette un coup d'œil autour de lui et remarque un écran de contrôle en fonctionnement. S'étonnant de voir un tel appareil chez son amie, il s'approche et se retrouve face à une scène en couleurs d'une étonnante netteté. Ce qu'il y voit le fige, le sidère ; puis il se reprend et se prépare à intervenir !
« Vite, Pi... Youliettebelle ! Quelqu'un est en train de se faire agresser ! Il faut me dire où c'est ! Où est-ce ?
- Pardon ? J'étais dans la cuisine et...
- Cet homme, là, il va se faire rattraper ! Dis-moi où c'est !
- Mais enfin, Taa, c'est un film...
- Je sais bien que c'est un film ! Mais il faut l'aider !
- Ce n'est pas du vrai, tu sais ?
- Pas du vrai...?
- Non, c'est une œuvre de fiction jouée par des acteurs.
- Des acteurs...?
- Tu n'as pas la télévision ?
- Je ne sais même pas ce que c'est... » murmure Taa Taa en se laissant glisser à bout de forces au fond d'un canapé incroyablement confortable.
Demain le ciel sera orange, chapitre 9, sébastien haton
Je VEUX ce livre!!!
RépondreSupprimerC'est vraiment jouer aux agaces ca Seb! Encore!
Ha ha ! :))
RépondreSupprimerSi tu veux d'autres extraits, tu peux en trouver sous l'onglet "mes romans et récits en cours en haut à droite".
Et sinon, l'ouvrage devrait paraître en septembre...
s.
oh ooooh......voilà qui me donne faim......tiens-moi au courant de la parution, je voudrais bien avoir et ce qu'il y avant, et ce qu'il y a après....jusqu'au mot "fin" ! :)
RépondreSupprimerHello, Anne !
RépondreSupprimerPromis, tu seras prévenue :) merci à toi.