Entendu ce matin à la radio une émission qui annonçait le triomphe imminent du livre numérique sur son "ancêtre" papier.
Nous avons beau dire que nous tenons à l'objet, qu'il est sacré pour nous, toutes ces choses... je crois hélas que les jeux sont déjà faits. Pourquoi ? Tout simplement parce que les grands groupes de diffusion, les grands éditeurs et les majors informatiques ont décidé qu'il en serait ainsi et qu'il était temps d'anticiper un mouvement qu'ils jugent inéluctable.
La disparition des libraires est programmée, et même annoncée par la bouche d'un représentant du tout-puissant groupe Hvendd :
"Bien sûr, je me réjouis de cette évolution mais j'ai quelques inquiétudes. Je suis surtout triste pour mes amis libraires, qui vont probablement disparaître."
Nous n'y pouvons (presque) rien car les fossoyeurs ont (presque) déjà fini leur ouvrage.
Continuer à acheter des livres en papier chez des marchands de chair et d'os va devenir un acte de résistance, un autre, encore un.
Alors résistez, le monde de demain sera (presque) ce que nous en ferons.
Lucien x Polastron nous avait prévenu depuis déjà quelques années. Après de multiples transformations le livre connu sous sa forme papier depuis 1450 semble donc se fermer à jamais! Les éditeurs indépendants seront-ils en mesure de mettre en avant le travail des auteurs qu'ils défendent? Seront-ils plus visible dans ce nouveau système de diffusion de la pensée, ou bien tout simplement balayés?
RépondreSupprimerT'inquiètes, on va résister...
RépondreSupprimerLe problème c'est le tout ou rien.... rien au monde ne peut remplacer mes livres, les vieux comme les neufs,mais quand il y a trois ans je suis partie pour Malte, parler de la littérature française dans les écoles et autres lieux, étant mal informée de ce que je devais faire exactement et ne voulant pas être prise au dépourvu, je me suis collé dix kg d'excédent de bagages, plus le poids du dit bagage (et limitée en fringues et colifichets ce qui est grave aussi), j'aurais bien aimé que mes bouquins soient numériques.
Il faudrait le livre et les libraires pour la beauté et le numérique pour le pratique
enfin... il me semble...
P.
@Almana : D'accord avec toi, idéalement, avoir à la fois un livre papier et son demi-frère léger !
RépondreSupprimerCeci dit, j'espère que les livres papiers resteront aisément trouvables et abordables !
Véronique , avec tout ce qui se pilonne, se jette, se gâche en un mot, on n'est pas près de manquer. Et il se publie aussi tant de daubes...il suffit d'avoir été violée par son père, d'avoir couché avec un homme connu ou participé à une émission de télé réalité pour être publié. Ce que tu écris doit être "bankable" . Les éditeurs doivent vivre, certes, mais s'ils étaient préoccupés de littérature autant que de pognon, bien des problèmes ne se poseraient pas.
RépondreSupprimerP.
conserver bien tout vos livres alors...certain vont devenir collector et très chers! comme le bon vieux vynil...qui repointe son nez à sa façon...
RépondreSupprimerHonnêtement, moi, je ne m'inquiète pas trop. Les livres ne sont pas près de disparaître. Bien sûr, les livres numériques prendront une part du marché. Mais le papier va rester. Lire à l'écran, ça a ses limites.
RépondreSupprimerMoi j'aime trop les livres papiers, le toucher et l'odeur des livres pour m'en passer!
RépondreSupprimerD'ailleurs, j'ai étudié à l'université avec un ordinateur, mais j'imprimais toutes mes notes et mes lectures pour mes cours!
Entendu ce matin à la télé:
RépondreSupprimer"Les Français se mettent à écrire"
"Un tiers des Français a un projet de livre ou un manuscrit dans un tiroir"
"Les sites en lignes qui proposent d'éditer votre livre papier pour une dizaine d'euro l'exemplaire se développent de façon impressionnante"
...
"L'écriture", comme la musique s'affranchit de son support.
Il devient criant que les majors ne vendent pas du contenu mais des supports... alors pour les sauver on crée l'Hadopi... gesticulations car la donne à changé.
...
Le web (0.0) n'a pas été créé à des fins commerciales. C'est l'échange gratuit de données... la réciprocité... on donne autant qu'on reçoit.
Le web 1.0 c'est la vente en ligne.
Le web 2.0 c'est l'échange "gratuit" de données dans un espace contrôlé par des opérateurs qui vendent notre attention (des espaces dans nos cerveaux) à des annonceurs.
...
L'avenir sera multimedia et/ou multi-media:
Les échanges s'effectueront dans un espace intégrant tous les modes de communication.
et/ou
Les échanges s'effectueront au travers d'une multitude de media diversifiés, interagissant à diverses échelles.
...
Bien que les deux contiennent "liberté" dans leurs "racines", il ne faut pas confondre "libéral" et "libertaire".
Par "nature", le "modèle" libéral tend vers l'intégration, le monopole, dans un mouvement centripète, alors que le "projet" libertaire tend vers la diversité, l'ouverture, dans un mouvement centrifuge.
...
"Alors résist(ons)", car ici comme ailleurs et plus que jamais dans l'histoire, "le monde de demain sera (presque) ce que nous en ferons."
PS: Avec cet article, "Le Verbe" tend vers son "Envers"
Patrick, je crois qu'on ne peut pas balayer complètement un objet aussi mythique, certainement le plus important de l'Histoire des hommes modernes. Je parie même que nous disposerons bientôt d'outils "faites-le-vous-même" qui nous permettront d'imprimer et de relier à domicile avec une "simple" imprimante...
RépondreSupprimerPomme, ce que tu dis est juste et souhaitable. Le problème est que les grandes entreprises décideront pour toutes les autres ce qu'il convient de faire... Notre rôle sera important mais pas décisif de toute façon.
Véro, il le sera... mais principalement d'occasion, je pense. Il y a aussi les "beaux-livres", ceux-là ne risquent rien à court terme... mais on sait qu'ils ne sont guère rentables.
"il suffit d'avoir été violée par son père, d'avoir couché avec un homme connu ou participé à une émission de télé réalité pour être publié"
C'est vrai dans une certaine mesure mais je pense que nous n'y pouvons rien. Ce ne serait pas un problème si cela ne se vendait pas... et cela se vend, ce qui montre bien le décalage entre ce que les gens croient avoir envie de livre et ce que NOUS avons envie d'écrire.
C'est vrai, flo, d'où ma croyance que le livre d'occasion a de beaux jours devant lui ! Mais quid des futures parutions ?
Tu sais, Martine, nous sommes déjà des has-been. Mes neveux lisent sur des écrans d'i-phone en écoutant de la musique compressée. Bien sûr, ils vont se bousiller les yeux et les oreilles mais qu'à cela ne tienne : les livres, ils s'en tapent. Nous aurons beau croire le contraire, nous vieillirons et je te parie même que certains d'entre nous retourneront leur veste... un peu comme Livredetonvisage : "je m'inscrirai jamais !" disaient-ils tous. Regarde : il n'y a plus que moi et deux ou trois naufragés qui n'y sont pas...
Caroline, tu es comme Patrick, Pomme, Véronique, Florence, Martine, Caroline, Franck et moi : Nous avons grandi au milieu des livres et, avant cette année, dans l'ignorance absolue de l'émergence du livre électronique.
Je te l'accorde : Nous souhaitons que le livre subsiste et dans une certaine mesure il subsistera... Mais après tout, cela ne sert à rien d'anticiper... Il y a des chances pour que rien ne change vraiment et pour qu'on ait le CHOIX ! ;))
Attention, Franck, je ne cautionne ni le monde libéral ni le monde libertaire et je crois encore illusoire que le monde puisse devenir exclusivement multi-media.
L'alter-mondialisme nous en donne un exemple puissant : les populations aspirent à reprendre le contrôle de leurs actes de consommation.
Et puis, tu sais, nous écrivons tous. Et quand on écrit, on sait qu'il y a deux choses difficiles :
- Terminer un ouvrage.
- En écrire un deuxième.
Et après, encore plus difficile :
- Terminer le deuxième
- En commencer un troisième
Mais je n'aurais pas dû te répondre aussi longuement, je crois, je vois le résultat sur les autres blogues... ;))
En tout cas, tu as raison : c'est là que l'envers du verbe prend son sens le plus aigu.
"En tout cas, tu as raison : c'est là que l'envers du verbe prend son sens le plus aigu."
RépondreSupprimerHa ha ha ! Je me relis et je me rends compte (mais trop tard) que je suis sur le verbe au vert et non pas sur l'envers du verbe ! Pour l'à-propos, je repasserai !
:))
je note qd mm un truc...c'est qu'on écrit à nouveau beaucoup plus avec ce nouvel outil qu'à un moment donné...où mm les enseignants se désespéraient de la désaffection des enfants pour la lecture et l'écriture...internet ne nous rend pas aussi passif que la télévision! bien au contraire...et ça c'est bien!
RépondreSupprimer"Nous avons grandi au milieu des livres"
RépondreSupprimerCe n'est absolument pas mon cas... je suis un enfant de la télé et de la radio grandes-ondes.
Je n'ai lu dans ma jeunesse que sous la contrainte des programmes scolaires, et mes rédactions avaient la sécheresse d'un rapport de police.
Je n'ai jamais tant lu et écrit (y compris sur papier) que depuis l'apparition de ces technologies qui ébranlent la frontière entre tradition écrite et tradition orale.
Le monde n'est plus bipolarisé... veillons à ce qu'il ne soit pas homogénéisé.
Résistons pour défendre la diversité qui seule pourra garantir un avenir assez riche pour échapper à une mise en coupe réglée.
"Mais je n'aurais pas dû te répondre aussi longuement, je crois, je vois le résultat sur les autres blogues... ;))"
Message reçu 5/5... malgré les apparences ;oD
Le mot " balayer" concerne uniquement la représentation des petits éditeurs sur les lieux de vente en ligne et non l'objet livre. Il y aura toujours des éditeurs qui proposeront dans un premier temps les deux versions, téléchargeable et sur papier, mais pendant combien temps 20, 30 ans ... Ce qui m'agace un peu, l'achat pendant 50 ans de livres téléchargés que je ne pourrais ni revendre en salle des ventes, ni céder à mes héritiers, matériel obsolète oblige( je suis déjà un peu âgé pour être concerné, mais je pense aux générations futures). Les premiers livres électroniques dans les écoles verront certainement le jour prochainement. ( un plus pour les enfants parfois chargés comme des mulets) Il y a du pour et du contre... comme toujours!
RépondreSupprimerJe te concède ce point, flo, il est manifeste que nous écrivons beaucoup plus en moyenne de la population. Pour la lecture, j'ai un doute... Le problème est que nous considérons Internet comme un tout alors que c'est son hétérogénéité qui le caractérise... mais de toute façon, ce n'est pas mon sujet et je n'ai pas l'esprit assez large pour l'aborder maintenant ;)
RépondreSupprimerCeci dit, tu peux très bien utiliser Internet aussi bêtement qu'une télévision, zappant de page en page, de vidéos en images, sans voir plus de textes que les légendes qui s'y rapportent... un peu comme ces gens qui ne lisent que les programmes Télé...
Je comprends ce que tu veux dire, Franck... Mais pour la plupart de ceux de ma génération, la seule source de lecture était les livres (et les journaux, aussi). Il est certain que les énormes bibliothèques bien garnies de mes parents sont plutôt une exception... et nous regardions très peu la télévision au demeurant.
Comme je le disais à flo, notre problème est de considérer Internet comme un tout homogène et de le juger comme tel. C'est ainsi que nous pouvons dire que c'est la meilleure et la pire des choses. Mais alors, c'est la pire ou la meilleure ? Quand et comment passe-t-on du meilleur au pire et inversement ? Dire qu'Internet fait du bien à la lecture, c'est comme dire que les livres ont fait du bien à la lecture, c'est une sorte de non-sens admis par tous comme étant du bon sens.
Je comprends, Patrick, pardon pour mon interprétation un peu rapide de ton premier comm'.
Ceci dit, je ne suis pas (encore) sûr que les choses changeront en profondeur. On disait récemment que les grands groupes allaient tuer les petits éditeurs, or il n'en est rien, il n'y en a jamais eu autant et il s'en crée autant qu'il en disparaît. Ce que je crois très profondément, c'est que nous sommes maîtres de nos choix et que c'est NOUS, citoyens et consommateurs, qui avons le pouvoir. Je suis fatigué et déçu d'entendre des "on n'a pas le choix", "c'est comme ça", "on est obligés d'acheter en Chine", "c'est gougeule qui décide". Flûte, notre libre-arbitre n'est pas encore mort, il faut nous en servir !
Et en disant cela, je fais preuve d'optimisme et je rejoins ton propos.
PS : les cartables trop lourds qui vont s'alléger, c'est un énorme plus ! Je souhaite que ce ne soit pas le seul.
A présent nous pouvons encore trouver dans un espace culturel de vente d'une grande surface ( par exemple) aussi bien le livre d'un people écrit bien souvent par un tiers et juste à côté l'ouvrage d'un auteur peu connu du grand public publié par une maison d'édition également peu connue de ce même grand public. Le client peut donc avoir sous les yeux des ouvrages de nature bien différente sans faire un effort de recherche particulier. Lorsque les ouvrages seront vendus uniquement en mode téléchargement ( dans 20 ans...) je me demande si les maisons d'éditions à budget modéré auront un espace de visibilité suffisant pour mettre en avant la vente des textes des auteurs qu'elles souhaitent défendre.
RépondreSupprimerSi on observe les décennies récentes, aucun des nouveaux médias n'a entraîné la disparition totale des autres : la télévision n'a pas tué le cinéma, le DVD non plus, Internet bouleverse le paysage, mais rien ne dit qu'il prendra toute la place. Tout évolue. Si certaines formes de médias sont en perte de vitesse, je ne crois pas pour autant à la disparition du livre. L'objet est sophistiqué, contrairement à ce que l'on pense. C'est un peu comme de comparer une photo sur un blog et une vraie peinture sur une vraie toile.
RépondreSupprimerMais je ne suis ni futurologue ni devin bien entendu !
Je crois, Patrick, que ce que tu évoques sera toujours possible dans 20 ans.
RépondreSupprimerD'une certaine façon, je suis optimiste à la manière de "Editions AO" ;))
L'émission que j'évoquais était d'ailleurs noyauté par quelques "fossoyeurs du livre" mais l'on sait qu'il y a une différence entre tenir une tribune et lire l'avenir.
Amitiés à vous deux,
sébastien
Je n'en crois rien! Le livre et le numérique font bon ménage, ils sont tellement complémentaires...Enfin, on verra bien!
RépondreSupprimerToi tu penses cela, Patty, et je le pense aussi. Mais nous sommes des petits acteurs économiques. Les grands acteurs (diffuseurs, chaînes, éditeurs) ont déjà fait leur choix. J'en ai discuté avec une amie libraire avant-hier, elle me confirmait que les diffuseurs privilégiaient les vendeurs sur le Net... et cela ne fait que commencer.
RépondreSupprimerHélas, les gens râlent bizarrement plus quand ils attendent 3 jours un livre chez leur libraire que 7 jours par l'intermédiaire d'Internet. c'est irrationnel mais c'est comme ça.
Résistaram !!
s.