En arrivant au laboratoire de mon cœur ce matin, j'ai été accueilli par ma plus fidèle lectrice au son de "tu ne postes pas assez sur tes blogues, j'en suis réduite à lire les commentaires pour passer le temps..."
Ce reproche est une façon non déguisée de montrer toute l'affection qu'elle a pour moi. Je rappelle que je parle de cette adorable personne, dépeinte dans mes derniers récits publiés (chapitre 2 de l'acheteur d'allumettes 2) sous les traits d'une certaine Monique, dame d'accueil dans un laboratoire de langues...
Toute ressemblance avec un personnage de roman n'est que pure volonté délibérée de la part de l'auteur !
Mais enfin bon, il est patent mais pas tant épatant que j'ai pas l'temps de faire beaucoup mieux en 2011, année d'accomplissements, de sollicitations et de cumul des mandats.
- Mes écrits achevés commencent à être publiés.
- Mes compétences en lexico sont sollicitées à temps presque plein pour la co-rédaction d'une sorte de dictionnaire.
- Mes textes pour Véronique Lafont se poursuivent.
- Ma personne a été faite président du comité des fêtes d'un village qui mérite mieux que cette indifférence involontaire et générale.
- Ma voix et mes connaissances de la musique sont au service d'une chorale qui devrait trouver bientôt son nom.
- Mon talent caché de cabot va sans doute s'exercer dans une pièce de théâtre "rurale" écrite par une amie qui est également musicienne, coach vocale et enseignante (et chèfe de notre chœur sans nom).
- Mon jardin moins encombré qu'autrefois réclame une attention presque quotidienne.
- Mon chien exige sa partie quotidienne de baballe en un contre un.
Et je ne compte ici que les sollicitations "officielles", c'est-à-dire mesurables en termes de temps régulièrement consacré à chacune des tâches.
Voici, ma chère Simone, pourquoi j'ai choisi de poster moins pour travailler plus.
Peut-être ai-je tort.
Ce message en prend le contre-pied :)
jeudi 30 juin 2011
lundi 27 juin 2011
Tout a fondu, épisode 2
En raison de la relative fraîcheur relevée dans le hameau, environ 40 petits degrés, l'accès à Internet a été volontairement restreint dans ce foyer.
Veuillez nous en excuser.
Et tout de suite, un petit interlude musical.
Tatsouin Tata tatsouin !
Veuillez nous en excuser.
Et tout de suite, un petit interlude musical.
Tatsouin Tata tatsouin !
lundi 20 juin 2011
Je n'écris pas
Je n'écris pas, je n'ai pas le temps...
Le projet passionnant auquel je collabore ne m'autorise qu'à la relecture des romans déjà terminés, en particulier celui-là que je dois rendre avant la fin de la semaine.
Je ne souffre pas, ça ne sert à rien. J'attends mon heure, moins affamé que le loup en hiver car mes réserves sont encore importantes.
Mais les réserves pourraient s'épuiser et les romans réclamer leur part.
Tout faraminer est un art de dresseur de verbes de première classe.
Je dois postuler, j'ai mes chances.
Le projet passionnant auquel je collabore ne m'autorise qu'à la relecture des romans déjà terminés, en particulier celui-là que je dois rendre avant la fin de la semaine.
Je ne souffre pas, ça ne sert à rien. J'attends mon heure, moins affamé que le loup en hiver car mes réserves sont encore importantes.
Mais les réserves pourraient s'épuiser et les romans réclamer leur part.
Tout faraminer est un art de dresseur de verbes de première classe.
Je dois postuler, j'ai mes chances.
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sans écriture
jeudi 16 juin 2011
Première entrevue radiophonique
J'ai été entrevu par téléphone hier matin.
Étrange formule, n'est-ce pas ? Mais là n'est pas mon propos de déformé professionnellement... Le sel de la chose est qu'il ne s'agissait pas d'un entretien personnel, ma notoriété locale ne justifiant pas encore une émission pour moi tout seul ;)
Il s'agissait tout simplement d'une interview en ma qualité de président du Monde du comité des fêtes de la Planète de mon village... afin de présenter aux auditeurs de France Bleue Auxerre le vide-greniers dudit village, et l'exposition des artistes colombins (c'est le nom des habitants) qui l'accompagne ! J'ai habilement glissé que ma douce et moi faisions tous les deux partie de cette bande d'artistes, et que tout le village nous encourageait dans cette voie.
Auxerrois, Auxerroises, Français, Françaises, cette entrevue de haut vol (bredouillis, bafouillis et bégayis compris) sera diffusée le jeudi 24 juin à différentes heures de la journée.
Si vous habitez dans un autre coin du monde que l'Yonne (environ 99,999 % de la population mondiale), venez en masse écouter cette chaîne ou retrouvez-la simplement sur l'étonnant outil de convivialité qui vient d'apparaître et qui s'appelle L'Un Terre Nette :
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?tag=auxerre
Pour ne pas me louper, il faut écouter toutes les émissions à partir de 6H00 du matin ; je vais passer quatre fois dans la journée, m'a-t-on dit, surtout très tôt le matin et en milieu d'après-midi.
Et après vous venez voir l'exposition et vous commandez des tas d'œuvres, surtout celles de cette artiste immensément douée.
Merci d'avance, je vous accolade.
Étrange formule, n'est-ce pas ? Mais là n'est pas mon propos de déformé professionnellement... Le sel de la chose est qu'il ne s'agissait pas d'un entretien personnel, ma notoriété locale ne justifiant pas encore une émission pour moi tout seul ;)
Il s'agissait tout simplement d'une interview en ma qualité de président du Monde du comité des fêtes de la Planète de mon village... afin de présenter aux auditeurs de France Bleue Auxerre le vide-greniers dudit village, et l'exposition des artistes colombins (c'est le nom des habitants) qui l'accompagne ! J'ai habilement glissé que ma douce et moi faisions tous les deux partie de cette bande d'artistes, et que tout le village nous encourageait dans cette voie.
Auxerrois, Auxerroises, Français, Françaises, cette entrevue de haut vol (bredouillis, bafouillis et bégayis compris) sera diffusée le jeudi 24 juin à différentes heures de la journée.
Si vous habitez dans un autre coin du monde que l'Yonne (environ 99,999 % de la population mondiale), venez en masse écouter cette chaîne ou retrouvez-la simplement sur l'étonnant outil de convivialité qui vient d'apparaître et qui s'appelle L'Un Terre Nette :
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?tag=auxerre
Pour ne pas me louper, il faut écouter toutes les émissions à partir de 6H00 du matin ; je vais passer quatre fois dans la journée, m'a-t-on dit, surtout très tôt le matin et en milieu d'après-midi.
Et après vous venez voir l'exposition et vous commandez des tas d'œuvres, surtout celles de cette artiste immensément douée.
Merci d'avance, je vous accolade.
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dimanche 12 juin 2011
Bon pour imprimer
Cette fois, ça y est, j'ai intégré mon nouveau poste et enregistré mon nouveau nom de métier.
Je peux commander mes cartes de visite et y ajouter en doré et en italique que je suis aussi auteur...
...à moins qu'auteur ne soit mis devant en gras et rouge, et le reste derrière en doré italique...
M'est avis que je vais prendre mon temps pour la mettre en forme, cette future carte.
Je peux commander mes cartes de visite et y ajouter en doré et en italique que je suis aussi auteur...
...à moins qu'auteur ne soit mis devant en gras et rouge, et le reste derrière en doré italique...
M'est avis que je vais prendre mon temps pour la mettre en forme, cette future carte.
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vendredi 10 juin 2011
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -8-
Huitième et dernier épisode du feuilleton extrait d'un chapitre de l'acheteur d'allumettes 2, écrit il y a longtemps et qui ressemble étrangement à mon présent, toutes proportions gardées et toutes choses inégales par ailleurs dans un monde parfait, le héros étant aussi éloigné de moi que le chemin qu'il prend pour réintégrer sa vie d'avant.
La prochaine fois, je vous raconterai la "vraie histoire", ce qui m'est réellement arrivé trois ans après l'écriture de ce chapitre.
S'il y en a parmi vous qui insistent, je posterai la suite des aventures de ce farceur de Pierre.
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Dans l'épisode 5, il se retrouve dans le bureau du directeur pour essayer de se faire réembaucher.
Dans l'épisode 6, il croit comprendre qu'il ne sera pas réembauché.
Dans l'épisode 7, on lui propose une solution intermédiaire qu'il accepte
Voici le huitième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 8
(...)
“Tu travailleras à ton compte. Nous pourrons te confier un certain nombre de missions... mais avec tes compétences et ton vécu tu devrais trouver d'autres clients, parce que nous ne pourrons probablement pas t'offrir de temps plein.”
Par faiblesse, par nécessité ou encore parce que c'était la solution de facilité, je lui ai dit oui. Mais en acceptant le deal, j'avais conscience que je couperais le cordon plus vite que prévu.
Je suis quand même pénible. Je m'humilie pour qu'on me réintègre et, dès que ça fonctionne, j'essaie de me dérober à nouveau...
La Lorraine ne m'a dit ni merde ni va-t'en. Aucun loup ne m'y a tourné le dos et je n'y ai perdu que quelques amis qui ne tenaient déjà plus qu'à un fil. Mes parents ont été les premiers à ouvrir les bras. Rien d'extraordinaire à cela, d'autant plus qu'ils furent venus me voir à Thérens. Au moins le gentil fils ne les a pas abandonnés.
Dans les autres sphères de ce monde, des rencontres majeures m'attendent. Dans un bureau encombré de fines volutes et d'une lourde odeur de cubains, un homme gère par contumace les publications de mon double. Il serait courtois d'aller l'encourager à continuer de le faire, d'autant plus qu'il prétendait avoir « de bonnes nouvelles » pour moi.
(...)
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
La prochaine fois, je vous raconterai la "vraie histoire", ce qui m'est réellement arrivé trois ans après l'écriture de ce chapitre.
S'il y en a parmi vous qui insistent, je posterai la suite des aventures de ce farceur de Pierre.
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Dans l'épisode 5, il se retrouve dans le bureau du directeur pour essayer de se faire réembaucher.
Dans l'épisode 6, il croit comprendre qu'il ne sera pas réembauché.
Dans l'épisode 7, on lui propose une solution intermédiaire qu'il accepte
Voici le huitième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 8
(...)
“Tu travailleras à ton compte. Nous pourrons te confier un certain nombre de missions... mais avec tes compétences et ton vécu tu devrais trouver d'autres clients, parce que nous ne pourrons probablement pas t'offrir de temps plein.”
Par faiblesse, par nécessité ou encore parce que c'était la solution de facilité, je lui ai dit oui. Mais en acceptant le deal, j'avais conscience que je couperais le cordon plus vite que prévu.
Je suis quand même pénible. Je m'humilie pour qu'on me réintègre et, dès que ça fonctionne, j'essaie de me dérober à nouveau...
La Lorraine ne m'a dit ni merde ni va-t'en. Aucun loup ne m'y a tourné le dos et je n'y ai perdu que quelques amis qui ne tenaient déjà plus qu'à un fil. Mes parents ont été les premiers à ouvrir les bras. Rien d'extraordinaire à cela, d'autant plus qu'ils furent venus me voir à Thérens. Au moins le gentil fils ne les a pas abandonnés.
Dans les autres sphères de ce monde, des rencontres majeures m'attendent. Dans un bureau encombré de fines volutes et d'une lourde odeur de cubains, un homme gère par contumace les publications de mon double. Il serait courtois d'aller l'encourager à continuer de le faire, d'autant plus qu'il prétendait avoir « de bonnes nouvelles » pour moi.
(...)
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
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coïncidence,
extrait roman,
récits en cours
dimanche 5 juin 2011
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -7-
Septième épisode du feuilleton extrait d'un chapitre de l'acheteur d'allumettes 2, écrit il y a longtemps et qui ressemble étrangement à mon présent, toutes proportions gardées et toutes choses inégales par ailleurs dans un monde parfait, le héros étant aussi éloigné de moi que le chemin qu'il prend pour réintégrer sa vie d'avant.
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Dans l'épisode 5, il se retrouve dans le bureau du directeur pour essayer de se faire réembaucher.
Dans l'épisode 6, il croit comprendre qu'il ne sera pas réembauché.
Voici le septième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 7
(...)
La citation m'arrache un sourire presque sonore. Jean-Pierre répond sur le même mode.
“Je suis content de te voir sourire, Pierrot. J'avais peur que tu en aies oublié le mécanisme.
- A vrai dire, je ne crois pas avoir oublié quoi que ce soit. Je me sens intact...
- Tant mieux, tant mieux. Tu continues à écrire ?
- Oui, je m'y remets. Je n'écrivais pas trop quand je travaillais au parc à loups de Thérens...
- Au parc à loups de Thérens ? Tu as travaillé là-bas ? Tu sais que c'est une sacrée référence dans un CV scientifique ! Il faudra que tu t'en serves.”
Encore une fois, j'interprète trop vite la remarque. D'abord, elle pourrait bien être ironique, bien que sans méchanceté. Et quand j'entends "CV", j'en déduis “aller voir ailleurs”. Bien qu'aimant bien Jean-Pierre Pierson, ayant même commencé à le tutoyer, je me prépare néanmoins à partir.
(...)
“Écoute, je ne voudrais pas monopoliser ton temps, qui doit être précieux. Et puis je vais devoir me bouger si je veux retravailler quelque part...
- Attends, je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de solution. Je n'ai pas dit non plus que je ne voulais plus de toi comme collaborateur.
- Je l'ai compris, ça, ne t'inquiète pas. Mais je pensais aussi avoir saisi la position des tutelles...
- Écoute, Pierre l'aventurier, toi tu as dis “merde” au monde entier et c'était ton droit. Maintenant tu reviens avec humilité et orgueil mêlés, et c'est également ton droit. Mais moi, je n'ai pas bougé, j'ai gardé le cul sur cette chaise, j'ai défendu mes billes et mes confitures et il y a notamment une chose qui n'a pas changé : Quoi qu'il arrive, la tutelle, je lui dis zut...”
« La tutelle, je lui dis zut... », qu'il dit
L'invective ressemble fort à une semonce de mauvais garçon. L'attitude du directeur n'a pas changé mais son discours si. Ou alors il s'adapte à un interlocuteur qui, lui, a subi plusieurs métamorphoses jusqu'à devenir ce papillon roussâtre qui ne sait pas encore s'il est un diurne butineur, toujours posé sur la fleur, ou un nocturne éphémère désespérément collé au carreau d'une fenêtre fermée.
Et moi, je le lui dis zut, à la tutelle ?
Toujours pas, hélas. Je persiste à respecter la main qui peut me battre, parce que j'ignore à qui elle appartient. La tutelle est un papillon mixte qui bleuit la nuit et roussit le jour. La tutela volubilis, selon son nom savant, est une espèce invasive exogène. Nous, les papillons endogènes et néanmoins migrateurs, devons pouvoir l'éradiquer avant qu'elle ne nous chasse.
Sans le savoir, je réagis comme un animal alors que j'exige de redevenir humain. Le milieu ne me le pardonnera pas, c'est évident.
(...)
Deux jours plus tard, le labo m'appelle. Le directeur a marché sur la tutelle, laquelle s'est partiellement dérobée.
“Pierre ? J'ai une solution pour toi. On ne peut pas te réintégrer pleinement mais il y a d'autres moyens.”
la “solution” imaginée par l'audacieux personnage était simple. Bien qu'il lui fût dorénavant impossible de recruter ou de faire rentrer au bercail les brebis égarées, il avait la possibilité de sous-traiter un certain nombre de tâches auprès de sociétés indépendantes. Je devrais ainsi devenir moi-même une société indépendante...
[à suivre...]
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Dans l'épisode 5, il se retrouve dans le bureau du directeur pour essayer de se faire réembaucher.
Dans l'épisode 6, il croit comprendre qu'il ne sera pas réembauché.
Voici le septième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 7
(...)
La citation m'arrache un sourire presque sonore. Jean-Pierre répond sur le même mode.
“Je suis content de te voir sourire, Pierrot. J'avais peur que tu en aies oublié le mécanisme.
- A vrai dire, je ne crois pas avoir oublié quoi que ce soit. Je me sens intact...
- Tant mieux, tant mieux. Tu continues à écrire ?
- Oui, je m'y remets. Je n'écrivais pas trop quand je travaillais au parc à loups de Thérens...
- Au parc à loups de Thérens ? Tu as travaillé là-bas ? Tu sais que c'est une sacrée référence dans un CV scientifique ! Il faudra que tu t'en serves.”
Encore une fois, j'interprète trop vite la remarque. D'abord, elle pourrait bien être ironique, bien que sans méchanceté. Et quand j'entends "CV", j'en déduis “aller voir ailleurs”. Bien qu'aimant bien Jean-Pierre Pierson, ayant même commencé à le tutoyer, je me prépare néanmoins à partir.
(...)
“Écoute, je ne voudrais pas monopoliser ton temps, qui doit être précieux. Et puis je vais devoir me bouger si je veux retravailler quelque part...
- Attends, je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de solution. Je n'ai pas dit non plus que je ne voulais plus de toi comme collaborateur.
- Je l'ai compris, ça, ne t'inquiète pas. Mais je pensais aussi avoir saisi la position des tutelles...
- Écoute, Pierre l'aventurier, toi tu as dis “merde” au monde entier et c'était ton droit. Maintenant tu reviens avec humilité et orgueil mêlés, et c'est également ton droit. Mais moi, je n'ai pas bougé, j'ai gardé le cul sur cette chaise, j'ai défendu mes billes et mes confitures et il y a notamment une chose qui n'a pas changé : Quoi qu'il arrive, la tutelle, je lui dis zut...”
« La tutelle, je lui dis zut... », qu'il dit
L'invective ressemble fort à une semonce de mauvais garçon. L'attitude du directeur n'a pas changé mais son discours si. Ou alors il s'adapte à un interlocuteur qui, lui, a subi plusieurs métamorphoses jusqu'à devenir ce papillon roussâtre qui ne sait pas encore s'il est un diurne butineur, toujours posé sur la fleur, ou un nocturne éphémère désespérément collé au carreau d'une fenêtre fermée.
Et moi, je le lui dis zut, à la tutelle ?
Toujours pas, hélas. Je persiste à respecter la main qui peut me battre, parce que j'ignore à qui elle appartient. La tutelle est un papillon mixte qui bleuit la nuit et roussit le jour. La tutela volubilis, selon son nom savant, est une espèce invasive exogène. Nous, les papillons endogènes et néanmoins migrateurs, devons pouvoir l'éradiquer avant qu'elle ne nous chasse.
Sans le savoir, je réagis comme un animal alors que j'exige de redevenir humain. Le milieu ne me le pardonnera pas, c'est évident.
(...)
Deux jours plus tard, le labo m'appelle. Le directeur a marché sur la tutelle, laquelle s'est partiellement dérobée.
“Pierre ? J'ai une solution pour toi. On ne peut pas te réintégrer pleinement mais il y a d'autres moyens.”
la “solution” imaginée par l'audacieux personnage était simple. Bien qu'il lui fût dorénavant impossible de recruter ou de faire rentrer au bercail les brebis égarées, il avait la possibilité de sous-traiter un certain nombre de tâches auprès de sociétés indépendantes. Je devrais ainsi devenir moi-même une société indépendante...
[à suivre...]
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
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auto-fiction,
coïncidence,
extrait roman,
récits en cours
vendredi 3 juin 2011
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -6-
Sixième épisode du feuilleton extrait d'un chapitre de l'acheteur d'allumettes 2, écrit il y a longtemps et qui ressemble étrangement à mon présent, toutes proportions gardées et toutes choses inégales par ailleurs dans un monde parfait, le héros étant aussi éloigné de moi que le chemin qu'il prend pour réintégrer sa vie d'avant.
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Dans l'épisode 5, il se retrouve dans le bureau du directeur pour essayer de se faire réembaucher.
Voici le cinquième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 6
(...)
Je le laisse respirer. Le téléphone sonne, il répond. Ça a l'air important alors je fais mine de me lever, comme autrefois, mais le boss me fait signe de ne pas bouger. A l'autre bout du fil, on me connaît.
“Et tu sais qui est en face de moi ? Devine ! lance M. Pierson au beau milieu d'un échange très professionnel bien que chaleureux.
- ...
- Lui-même ! Dis donc, tu as un sacré flair. Et tu sais pourquoi il est là ? ajoute aussitôt le boss sous mon air un peu déconfituré.
- ...
- Tout juste.
- ...
- Oui, je le lui ai dit... enfin, je commençais à le lui expliquer quand tu as appelé.”
Au cours de l'échange, je comprends à demi-locuteur que mon retour était attendu et qu'il pose un certain nombre de problèmes indépendants de la volonté des autochtones. Dans ma grande naïveté, je n'imaginais pas rencontrer le moindre obstacle à une reprise de mes activités en bonne et due forme, dans la plus grande simplicité : « signez ici, serrons-nous la main et retournons au boulot... »
“Tu vois, reprend Jean-Pierre après avoir raccroché, nous parlons régulièrement de toi. Contrairement à ce que tu croyais, tes tâches étaient importantes pour la structure. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons été obligés de recruter Tatiana... Tu l'as rencontrée, non ? Elle était en bas, tout à l'heure... Bon bref, elle avait toutes les qualifications, son doctorat en bases textuelles, un français quasi parfait et une bonne connaissance des bases de données lexicales... Voilà.
- Dois-je en déduire que mes chances de revenir sont nulles ?” osai-je en plein marasme à odeur de soufre.
La tête du chef fait non lentement, mais ses yeux me disent oui. En voulant analyser trop vite les réactions de Jean-Pierre, mon cerveau se résigne et laisse divaguer ses globes oculaires sur les rayonnages qui entourent le directeur. Au milieu des ouvrages et des revues d'informatique et de linguistique, je débusque deux tranches dont la couleur m'est familière. Je m'y attarde avec une pointe d'émotion qui me fait presque monter une larme au bord de la paupière ; je prends comme un honneur d'être serré entre Turing et Chomsky. C'est plus qu'un honneur, en réalité, c'est une invraisemblance. "Le complexe du rédempteur" et "le roman de 24 heures" dialoguaient péniblement avec les plus hautes autorités de ma communauté d'origine. Ils avaient sans doute peu de choses à se dire...
Voyons voir...
Silences gênés.
Alors comme ça vous êtes un roman écrit par ce jeune homme qui nous lisait autrefois ?
-Oui, c'est bien ça... mais il vous lit toujours !
Et à part ça, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
- Il arrive qu'on me lise...
Mais pour quoi faire ?
- Je... Demandez à Monsieur Pierson !
Le monsieur en question savoure ma découverte :
“Tu as vu ? J'ai pensé que le placement te plairait.
- C'est... audacieux.
- Je te surprendrai peut-être en disant que j'aime bien ce que tu écris. Pour moi, les garder ici était une manière de te faire exister dans le labo. Et puis le portrait que tu fais du chef de ton héros est plutôt sympa... J'ai eu l'orgueil de croire que je l'avais inspiré en partie. “Ce brave M. Pierrat”...”
[à suivre...]
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Dans l'épisode 5, il se retrouve dans le bureau du directeur pour essayer de se faire réembaucher.
Voici le cinquième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 6
(...)
Je le laisse respirer. Le téléphone sonne, il répond. Ça a l'air important alors je fais mine de me lever, comme autrefois, mais le boss me fait signe de ne pas bouger. A l'autre bout du fil, on me connaît.
“Et tu sais qui est en face de moi ? Devine ! lance M. Pierson au beau milieu d'un échange très professionnel bien que chaleureux.
- ...
- Lui-même ! Dis donc, tu as un sacré flair. Et tu sais pourquoi il est là ? ajoute aussitôt le boss sous mon air un peu déconfituré.
- ...
- Tout juste.
- ...
- Oui, je le lui ai dit... enfin, je commençais à le lui expliquer quand tu as appelé.”
Au cours de l'échange, je comprends à demi-locuteur que mon retour était attendu et qu'il pose un certain nombre de problèmes indépendants de la volonté des autochtones. Dans ma grande naïveté, je n'imaginais pas rencontrer le moindre obstacle à une reprise de mes activités en bonne et due forme, dans la plus grande simplicité : « signez ici, serrons-nous la main et retournons au boulot... »
“Tu vois, reprend Jean-Pierre après avoir raccroché, nous parlons régulièrement de toi. Contrairement à ce que tu croyais, tes tâches étaient importantes pour la structure. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons été obligés de recruter Tatiana... Tu l'as rencontrée, non ? Elle était en bas, tout à l'heure... Bon bref, elle avait toutes les qualifications, son doctorat en bases textuelles, un français quasi parfait et une bonne connaissance des bases de données lexicales... Voilà.
- Dois-je en déduire que mes chances de revenir sont nulles ?” osai-je en plein marasme à odeur de soufre.
La tête du chef fait non lentement, mais ses yeux me disent oui. En voulant analyser trop vite les réactions de Jean-Pierre, mon cerveau se résigne et laisse divaguer ses globes oculaires sur les rayonnages qui entourent le directeur. Au milieu des ouvrages et des revues d'informatique et de linguistique, je débusque deux tranches dont la couleur m'est familière. Je m'y attarde avec une pointe d'émotion qui me fait presque monter une larme au bord de la paupière ; je prends comme un honneur d'être serré entre Turing et Chomsky. C'est plus qu'un honneur, en réalité, c'est une invraisemblance. "Le complexe du rédempteur" et "le roman de 24 heures" dialoguaient péniblement avec les plus hautes autorités de ma communauté d'origine. Ils avaient sans doute peu de choses à se dire...
Voyons voir...
Silences gênés.
Alors comme ça vous êtes un roman écrit par ce jeune homme qui nous lisait autrefois ?
-Oui, c'est bien ça... mais il vous lit toujours !
Et à part ça, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
- Il arrive qu'on me lise...
Mais pour quoi faire ?
- Je... Demandez à Monsieur Pierson !
Le monsieur en question savoure ma découverte :
“Tu as vu ? J'ai pensé que le placement te plairait.
- C'est... audacieux.
- Je te surprendrai peut-être en disant que j'aime bien ce que tu écris. Pour moi, les garder ici était une manière de te faire exister dans le labo. Et puis le portrait que tu fais du chef de ton héros est plutôt sympa... J'ai eu l'orgueil de croire que je l'avais inspiré en partie. “Ce brave M. Pierrat”...”
[à suivre...]
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
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acheteur d'allumettes,
auto-fiction,
coïncidence,
extrait roman,
récits en cours
mercredi 1 juin 2011
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -5-
Cinquième épisode du feuilleton extrait d'un chapitre de l'acheteur d'allumettes 2, écrit il y a longtemps et qui ressemble étrangement à mon présent, toutes proportions gardées et toutes choses inégales par ailleurs dans un monde parfait.
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Voici le cinquième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 5
(...)
Rompant le bruit général, M. Pierson en personne entre là où on ne le voit presque jamais. Quelque chose d'inhabituel a attiré son cerveau supérieur. Ses yeux s'arrêtent sur ma tête de hippie. Lui me reconnaît immédiatement. Mais il ne m'embrasse pas, il ne faut pas exagérer. Une simple pression sur l'épaule suffit amplement à me montrer son affection.
"Et bien je comprends mieux ! Je ne m'expliquais pas ces bureaux vides et ce silence partout, j'étais sur le point de virer tout le monde... pince-t-il sans rire. Tu as cinq minutes pour monter ?
- J'allais justement vous voir.
- Alors je t'attends. [à la troupe qui s'ébranle] Non, c'est bon, ne vous affolez pas. C'est pas tous les jours que le fils prodigue rentre au bercail."
Je prends sa remarque comme une réintégration par anticipation. Je suis encore pour partie ce petit garçon qui croit qu'on obtient les choses simplement parce qu'on les désire.
Et justement... Mylène m'intercepte alors que je me prépare à rejoindre le bureau du big boss.
"Dis, tu m'avais proposé un jour un verre après le boulot, tu te souviens ?
- Comme si c'était il y a deux ans ! Bien sûr !
- Et si on le prenait ce soir ?
- Et qui viendrait me péter le nez pour ça ? plaisantai-je maladroitement.
- Plus personne en fait, répliqua-t-elle avec un peu de raideur blessée. Mais si j'étais encore avec ce... avec lui, j'hésiterais peut-être à te l'envoyer", ajouta-t-elle en louchant sur mes bras noueux comme de la glycine.
Je lui souris comme un vainqueur, comme sourit le loup dominant trop sûr d'être le seul concurrent valable dans son territoire. Mais tout au fond de moi, je sens que ce n'est pas le bon endroit pour faire le malin...
“Ce serait sympa, dis-je enfin. Je te fais signe après mon entrevue au sommet.
- Je t'attends”, lâche-t-elle comme une évidence à mon instinct perturbé.
Jean-Pierre est en chemisette. Il a un peu maigri et me semble moins soucieux qu'avant. Ce n'est quand même pas parce que je suis parti, me dis-je sans me faire rire.
“Je ne te demanderai pas de me raconter toutes tes aventures, je suppose que tu l'as déjà fait en bas.
- C'est vrai. Toutefois, n'écoutez pas trop ce que vous diront les autres. Il se peut que certaines choses soient déformées...
- Je m'en doute. J'ai déjà entendu assez de conneries sur ton compte, sans compter les journalistes... Tout ce qui m'intéresse pour l'instant est : comment vas-tu ?
- Pas trop mal, je dirais. Pas trop bien non plus, pour être sincère. Ce n'est pas si simple de passer d'un monde à un autre. Ceci dit, ce n'était pas plus facile dans l'autre sens, au contraire...
- Et côté boulot ?
- C'est... un peu pour ça que je suis venu, en fait.
- Je m'en doutais. Pour tout te dire, je t'ai attendu pendant presque deux ans. J'espérais que tu reviennes un jour et que tu me demandes “réintègre-moi, Jean-Pierre !”. Mais les choses se compliquent. Je ne fais plus autant ce que je veux.”
[à suivre...]
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Dans l'épisode 4, il raconte ses aventures et annonce son désir de retravailler là à une des personnes présentes.
Voici le cinquième volet de ce retour...
Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 5
(...)
Rompant le bruit général, M. Pierson en personne entre là où on ne le voit presque jamais. Quelque chose d'inhabituel a attiré son cerveau supérieur. Ses yeux s'arrêtent sur ma tête de hippie. Lui me reconnaît immédiatement. Mais il ne m'embrasse pas, il ne faut pas exagérer. Une simple pression sur l'épaule suffit amplement à me montrer son affection.
"Et bien je comprends mieux ! Je ne m'expliquais pas ces bureaux vides et ce silence partout, j'étais sur le point de virer tout le monde... pince-t-il sans rire. Tu as cinq minutes pour monter ?
- J'allais justement vous voir.
- Alors je t'attends. [à la troupe qui s'ébranle] Non, c'est bon, ne vous affolez pas. C'est pas tous les jours que le fils prodigue rentre au bercail."
Je prends sa remarque comme une réintégration par anticipation. Je suis encore pour partie ce petit garçon qui croit qu'on obtient les choses simplement parce qu'on les désire.
Et justement... Mylène m'intercepte alors que je me prépare à rejoindre le bureau du big boss.
"Dis, tu m'avais proposé un jour un verre après le boulot, tu te souviens ?
- Comme si c'était il y a deux ans ! Bien sûr !
- Et si on le prenait ce soir ?
- Et qui viendrait me péter le nez pour ça ? plaisantai-je maladroitement.
- Plus personne en fait, répliqua-t-elle avec un peu de raideur blessée. Mais si j'étais encore avec ce... avec lui, j'hésiterais peut-être à te l'envoyer", ajouta-t-elle en louchant sur mes bras noueux comme de la glycine.
Je lui souris comme un vainqueur, comme sourit le loup dominant trop sûr d'être le seul concurrent valable dans son territoire. Mais tout au fond de moi, je sens que ce n'est pas le bon endroit pour faire le malin...
“Ce serait sympa, dis-je enfin. Je te fais signe après mon entrevue au sommet.
- Je t'attends”, lâche-t-elle comme une évidence à mon instinct perturbé.
Jean-Pierre est en chemisette. Il a un peu maigri et me semble moins soucieux qu'avant. Ce n'est quand même pas parce que je suis parti, me dis-je sans me faire rire.
“Je ne te demanderai pas de me raconter toutes tes aventures, je suppose que tu l'as déjà fait en bas.
- C'est vrai. Toutefois, n'écoutez pas trop ce que vous diront les autres. Il se peut que certaines choses soient déformées...
- Je m'en doute. J'ai déjà entendu assez de conneries sur ton compte, sans compter les journalistes... Tout ce qui m'intéresse pour l'instant est : comment vas-tu ?
- Pas trop mal, je dirais. Pas trop bien non plus, pour être sincère. Ce n'est pas si simple de passer d'un monde à un autre. Ceci dit, ce n'était pas plus facile dans l'autre sens, au contraire...
- Et côté boulot ?
- C'est... un peu pour ça que je suis venu, en fait.
- Je m'en doutais. Pour tout te dire, je t'ai attendu pendant presque deux ans. J'espérais que tu reviennes un jour et que tu me demandes “réintègre-moi, Jean-Pierre !”. Mais les choses se compliquent. Je ne fais plus autant ce que je veux.”
[à suivre...]
L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton
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