lundi 30 mai 2011

Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -4-

Quatrième épisode du feuilleton extrait d'un chapitre de roman écrit il y a longtemps et qui ressemble étrangement à mon présent, toutes proportions gardées et toutes choses inégales par ailleurs dans un monde parfait.
Dans l'épisode 1, Pierre rentre chez lui.
Dans l'épisode 2, il retourne sur son ancien lieu de travail.
Dans l'épisode 3, il est accueilli avec effusion par des collègues avec lesquels il ne s'est pas toujours bien entendu.
Voici le quatrième volet de ce retour...


Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 4

(...)


"Je ne mets plus Lancôme. Tu avais raison, ça n'allait pas avec mon grain de peau..."

Bigre... Encore quelques secondes de retrouvailles trop intimes et elle m'annoncerait qu'elle avait rompu avec son costaud jaloux d'autrefois... Heureusement, les autres compères réclament leur part. Tout le monde m'attrape par les épaules et m'embrasse, y compris ce technicien homophobe qui m'aurait pété le nez si j'avais essayé de lui effleurer la joue à l'époque. Je ne me savais pas autant aimé. Quand je me retourne vers Monique, je ne suis pas surpris de la découvrir l'œil humide. Il est évident que son émotion dépasse la mienne, alors je l'embrasse à nouveau. Elle le mérite bien.

"Je peux avoir un café ? osé-je avec la gourmandise du souvenir des arabicas de Monique.
- Bien sûr, tout de suite !"

Mylène a réagi tellement vite que sa voisine s'est affaissée de quelques millimètres dans le canapé d'entreprise biplace à moitié libéré.

"Toujours sans sucre ? glucose mon ancienne ennemie de travail.
- Plus que jamais", répond ma barbe d'aventurier sans peur mais revenu de rien.

Je l'avoue, j'appréciais cette sensation d'être la vedette d'un lieu où j'avais mis tant d'énergie à demeurer presque transparent. On me pressait de questions décousues, on me livrait des nouvelles sans ordre et sans objet. Pendant ce temps, l'oreille un peu distraite, je savourais. Au milieu du désordre, une question fusa et apaisa l'alentour.

"Qu'est-ce que tu as donc fait depuis tout ce temps ? Tu ne voudrais pas nous raconter ? On a su des choses, mais tu sais ce que c'est... on ne sait jamais où est le vrai, où est le faux...
- Vous voulez savoir quoi ?
- Tout ! Depuis que tu nous as abandonnés, tout du moins.
- Vous avez le temps ?
- Ça n'a pas changé, ici, me rigola-t-on. Les pauses, ça s'allonge en fonction des circonstances..."

Je vois dans les yeux de Mylène-la-curieuse l'exact inverse de ce qu'elle y mettait quand on m'avait embauché. Du feu, à présent. Un intérêt sans entrave, sans la nécessaire retenue des collègues trop proches qui se concurrencent à force de trop travailler ensemble.
Je ne voulais pas la décevoir et je voulais édifier tout le monde. Alors je leur ai tout raconté, depuis mon entrevue chez l'éditeur joueur Prieur jusqu'à mon départ du parc de Thérens. Je n'ajoutai aucun détail superflu à mon récit, ce n'était pas nécessaire. Je ne leur cachai rien non plus, pas même l'accident du braconnier sur son rocher tombal. Durant ma narration, mon passé proche prenait de la substance au point que je pris enfin conscience de ce que j'avais vécu.
La vache, j'ai fait ça, moi ?!
La séance était presque thérapeutique. Toutefois, moi qui espérais impressionner la jolie Russe récemment importée, c'est Mylène que j'emballais avec mes histoires. Les types qui disparaissent dans la forêt et qui chantent avec les loups, on s'en tape du côté de Saint-Pétersbourg, me disais-je.
Après avoir réclamé un deuxième café, je laissai peu à peu mes camarades reprendre le champ de la discussion. Je restais provisoirement le centre du monde mais l'on ne me questionnait plus, j'avais déjà tout dit. Monique en profita pour s'adresser en privé à mon oreille droite :

"Au fait, tu es juste venu pour nous dire bonjour ou bien ?
- Pas uniquement, en effet... Je suis venu demander ma réintégration...
- Ah d'accord..."

Le silence de Monique réfléchit. Le silence de Monique a quelque chose d'important à ajouter.

"Alors dans ce cas, je te conseille de ne pas le leur dire. Tu serais déçu de constater leur réaction. Moi, je serais très heureuse que tu reviennes mais eux... ils t'adorent provisoirement parce que tu n'es plus des leurs. Tu es un mythe, pardon si ça te blesse...
- Je comprends, je ne me sens pas blessé. Mais je vais quand même la demander, cette réintégration..."


[à suivre...]

L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton

samedi 28 mai 2011

Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -3-

La suite du retour de Pierre Fleury sur les terres de sa jeunesse moins folle qu'après son départ.
Dans l'épisode 1, il revenait chez lui après un an et quelques de parc aux loups.
Dans l'épisode 2, il remettait les pieds au laboratoire où il pense qu'on l'a oublié après l'avoir pleuré.
Voici l'épisode 3...


Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 3

(...)


Certains n'ont pas besoin de nouvelles pour ne jamais oublier. Parmi ceux-là, il y en a que votre absence fera souffrir au-delà du raisonnable. Ces êtres rares sont les seuls qui pleurent l'acheteur d'allumettes même quand il revient. C'est le cas de Monique. Avec elle, je n'ai d'autre issue que de payer mes absences en subissant son affection excessive.
L'amie perpétuellement transie me pousse devant elle jusqu'à la cafétéria. J'ai volontairement choisi l'heure de ma venue pour qu'elle corresponde au temps de pause de mes anciens camarades.

"Regardez qui est là !" annonce-t-elle à l'assemblée rigolante qui se tait à mon entrée.

Le groupe regarde mais ne voit pas "qui est là". Moi je les reconnais tous, à l'exception d'une jeune nouvelle. D'un seul coup d'œil, je comprends qu'elle est Russe. Elle s'appelle sûrement Tatiana. Je la remarque bien parce que c'est la seule qui me sourit, qui m'accueille gentiment parce que Monique le lui demande. Les autres m'interrogent en silence. Qui êtes-vous, monsieur ? On vous connaît ?
Au fond de la salle, il y a un miroir en pied. Lorsque je travaillais là, je ne comprenais pas à quoi servait cette glace à cet endroit et pourquoi il n'y avait pas à la place une machine à distribuer du café en poudre, voire une affiche des Beatles. En apercevant mon reflet, je saisis l'importance de l'objet ainsi posé.
Lorsque j'étais moi-même employé dans ces murs, je constatais sans vraiment le relever que quelques coquettes s'arrêtaient à l'entrée de la pièce, se regardaient furtivement et parfois s'en retournaient pour effectuer un raccord de maquillage ou de corsage. C'est tout du moins ce que je suppose.
C'est ainsi que je me projette dans la peau de ce petit ingénieur malingre et glabre qui écumait les lieux il y a peu. Celui qui réapparaît au monde n'a plus grand-chose à voir avec lui, ainsi que je le vois. Son teint est mat, ses joues plus creusées, son corps est plus musclé, ses yeux plus clairs. Ses cheveux autrefois châtains et courts sont longs et cuivrés. Sa barbe a plusieurs mois et présente la même teinte aux reflets roux que sa tignasse ondulante qui descend vers ses épaules. Il n'y a guère qu'une mère ou une Monique, qui est si proche d'une maman, pour ne pas s'y tromper. Ce fils prodigue est bien le même ! Mais les autres ne peuvent pas le reconnaître, c'est dans l'ordre des choses.
Comme personne ne réagit, j'ai envie de lancer comme le faisait autrefois l'un de mes camarades, et pas le plus aimé :
« Bonjour, je m'appelle Fantomas et je vous emmerde »
mais je contiens ma part sombre et je me dirige prestement vers la seule personne qui me sourit franchement, parce qu'elle aussi aime Monique et probablement aussi parce que c'est la seule qui ne me connaît pas. Je m'arrête devant elle en lui rendant son sourire et je lui tends la main.

"Bonjour, je m'appelle Pierre Fleury. J'ai travaillé ici pendant plusieurs années, vous n'y étiez pas encore.
- Je suis Tatiana Ekatrinova, je suis docteure de Saint-Pétersbourg. J'ai reconnu votre nom", répond-elle en emprisonnant ma main avec une souplesse très slave.

L'assemblée se tend aussitôt en une surprise collective.

"Pas possible, c'est notre Pierre !
- Mais qu'est-ce que tu as changé, c'est incroyable !"

Même l'araignée Mylène câline le revenant. Elle me prend par le dessous des oreilles et me bise avec une chaleur démesurée par rapport à nos relations d'autrefois. Pour elle, je suis un autre homme. Elle-même est une autre femme, oserais-je dire, elle est plus jolie et elle a changé de parfum. Elle en a tellement changé, ma foi, qu'elle s'est même rendue compte que j'avais noté la nouvelle fragrance. Un rien de reniflement curieux m'avait trahi. Elle me regarde en minaudant, poussant le jeu jusqu'à rosir des fossettes.

[à suivre...]

L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton

jeudi 26 mai 2011

Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -2-

Deuxième partie du feuilleton consacré à la version romanesque de mon retour au laboratoire dans lequel j'ai commencé ma carrière de lexicologographe.
Dans le premier épisode, le héros retrouvait son appartement après plus d'un an d'absence pour cause de crapahutage dans la forêt.

Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 2

(...)

Après mon appartement, l'un des premiers lieux qui devait me revoir était le théâtre de mes travaux d'autrefois. Je craignais beaucoup de devoir réaffronter la compagnie de mes anciens camarades, mais c'était le moyen le plus direct de replonger dans le monde réel. Je me disais qu'il me suffirait de franchir les portes et tout recommencerait comme avant, une vie facile en somme, une vie que je trouvais sans intérêt, mais qui était facile.
Après avoir affronté la vie sauvage, après l'avoir effleurée, il me semble donc préférable, pour ne pas dire inévitable de céder à la facilité... si celle-ci veut toujours de moi.

Le parcours que je faisais autrefois quatre fois par jour dans les deux sens a perdu de sa familiarité. C'est un peu comme si les points de repères avaient bougé, la taille des arbres, la position des places de parking, la peinture des passages pour piétons... mais c'était surtout une affaire de tempo. Durant ma vie au grand air, mon pas s'était considérablement allongé. J'arrive donc beaucoup plus tôt que prévu sans avoir eu le temps d'imaginer le moindre vers de promenade. Pas pensé, pas eu envie.
Rien n'a changé au labo. Rien... sauf l'homme qui y entre après presque deux ans d'absence. La dame de l'accueil me reçoit comme un fils prodigue. Elle pleure, elle m'étreint et, entre ses larmes et ses embrassades, je mesure le poids de ma défection. Deux longues années sans donner de nouvelles, cela représente plus que je n'aurais pu le croire. Par son émotion non contenue, Monique me fait payer mes errances. Son affection nourrit ma culpabilité. Combien sont-ils à avoir pleuré, sinon à s'être demandés ce que je faisais, où j'étais...? Ils sont bien moins nombreux que j'aimerais le croire.

"Oh... Pierre... Tu sais que j'ai pensé à toi tous les jours ? Je me disais : Est-ce qu'il est retourné vivre dans la forêt tout seul ? Est-ce qu'il a froid ? On a souvent parlé de toi, ici... Certains disaient des choses horribles... enfin, tu dois bien te douter...
- Je ne sais pas..."

Quand on a traversé le temps comme une pâleur, on ne peut pas se douter que le reste du monde vit et communique dans notre dos. L'acheteur d'allumettes pense devenir un fantôme au moment où il a décidé de disparaître car, pour lui, les autres sont comme des fantômes qu'il a laissés derrière lui, des souvenirs flous, sans remords dans l'instant.
Mais c'est au moment où il n'est plus là que l'acheteur d'allumettes commence à compter pour ceux qui sont restés. On parle de lui, on lui invente un destin, on lui fabrique des défauts qu'il n'avait pas ou on lui imagine des qualités invraisemblables qu'il ne possédait pas non plus. Ses exactions et prouesses supposées fleurissent au coin des bouches qui l'évoquent. Le fuyard commence à exister quand on le croit mort. Et puis les images de lui s'estompent peu à peu. Même son nom devient flou. Lorsqu'on parle de lui plus tard, pour évoquer le temps où il était là, au milieu des autres, on cherche...

"C'était comment son nom déjà ?
- Pascal... non, Philippe...
- Pierre.
- Ah oui ! Pierre, Pierre Fouret ou Foret !
- Non, Pierre Faury... ou Fourly... Tu as des nouvelles ?
- Non, aucune..."

Et l'on parle d'autre chose...


[à suivre...]


L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton

mardi 24 mai 2011

Quand l'auto-fiction dépasse la réalité -1-

Ce que je vis en ce moment d'un point de vue professionnel, je l'ai écrit il y a trois ans, de façon très romancée.
Le personnage du roman l'acheteur d'allumettes se bannit lui-même dans le tome I et réapparaît dans le tome II (encore inachevé), banni cette fois par ses camarades du parc à loups où il tentait de se reconstruire une identité.
Il revient alors dans son ancien laboratoire de recherches en langues (ah, tiens...) et finit par être réembauché dans des conditions très particulières.

A l'époque, c'était pour moi une manière d'exorciser mon départ "définitif", en mêlant regrets, fantasmes, espoir impossible... Mais à l'impossible nul ne paraît tenu, alors maintenant je vais vous livrer ce très long chapitre en plusieurs morceaux façon feuilleton, intitulé "quand l'auto-fiction dépasse la réalité".
Précision utile : hormis cette heureuse conjonction d'événements, le personnage de Pierre Fleury n'a pas grand-chose à voir avec moi. Inutile donc de vous affoler en croyant découvrir mes démons cachés ;))

NB : J'ai peut-être déjà mis en ligne une partie de ce chapitre, veuillez me pardonner et le relire. Une bise et des amitiés affectueuses à tous les vrais humains qui m'auraient inspiré les personnages de ce récit :


Quand l'auto-fiction dépasse la réalité
PARTiE 1


Un an.
Un an que me voilà parti.
Et me voilà revenu.
Je me suis éloigné tête basse, en silence, et je rentre de même. Mon appartement est froid et sent le moisi.
Mais c'est mon chez moi... je le reconnais.
Le répondeur téléphonique a expiré, sans doute mort de froid et d'indifférence.
Bof... si quelqu'un veut vraiment me joindre, il s'en donnera la peine.
Je reviens et je suis persuadé que n'ai pas changé d'un auriculaire. Je ne suis pas ici pour affronter mes vieux démons car je les crois endormis. Les nouveaux qui me poursuivent sont jeunes et pleins de vie, je suis déjà trop vieux pour essayer de les semer.

Je suis là et je fais mon bilan d'activités. Je ne veux plus entendre parler des loups, je continue à les aimer mais ce sont eux qui ne m'aiment pas. L'enfant qui ne voulait pas vieillir a été déçu par ses propres illusions.
Il serait bon que je contacte M. Prieur, lequel fait sans doute partie des interlocuteurs malheureux du répondeur agonisant.
Mon courrier de quatorze mois attend d'être consciencieusement épluché. Heureusement, j'avais eu la présence d'esprit de faire suivre l'administratif pour ne pas plonger dans les ennuis...
J'écoute quelques messages téléphoniques, comme par un subtil mélange entre acquis de conscience et espoir d'être aimé de mon prochain :

« Monsieur Pierre Fleury, c'est Monsieur Prieur, votre éditeur désespéré.
[gagné !]
Comme je ne sais pas où vous êtes ni comment vous joindre, j'espère que vous écouterez ce message bien vite. J'ai des choses à vous dire, des bonnes nouvelles principalement... enfin, j'attends votre appel. »

Des bonnes nouvelles ? Mes romans s'écrivent tout seuls ?

« Pierre ? C'est Mél. C'est gentil d'avoir envoyé des photos de Thérens? C'est important pour moi, Et ça le sera pour ton fils quoi qu'il arrive... Bon, tu peux nous appeler quand tu veux, tu le sais. Et si tu te poses la question, je n'ai toujours personne... »

Toujours personne... Dans quel genre de monde une femme comme Mél reste-t-elle célibataire ?

« Monsieur Fleury, je suis votre voisin du dessous... »

Là je coupe. Le voisin du dessous est peut-être bien celui qui garde tout mon courrier personnel depuis mon départ. Je me dis que j'irai le voir mais j'ai peur : peur qu'il m'appelle pour autre chose et peur d'être déçu par la minceur du tas de lettres qu'on m'a envoyées en un an.
Quoi que je fasse, j'ai toujours peur. Le mot « démarches » est terrorisant. Même celle qui consiste à descendre d'un étage... et se faire offrir un café avec la tacite obligation de me montrer poli pendant au moins quinze minutes avant de rentrer chez moi avec mon précieux paquet de lettres.

Fatigué. Je suis fatigué d'être dans le jus de ma vie. Je suis fatigué et je n'ai encore rien fait de bien folichon..
S'il faut agir, je ne sais encore comment. Céder à la facilité m'avait souvent aidé à avancer, quitte à systématiquement faire les mauvais choix. Pourquoi ne pas recommencer ?
La troisième voie...
Quand vous avez deux solutions, choisissez la troisième...
C'est mon seul acte de bravoure, de deux maux je choisis l'achat d'allumettes.

[à suivre...]

L'acheteur d'allumettes II, chapitre 2, retour à la source, Sébastien Haton

samedi 21 mai 2011

Et encore une autre idée de roman...

Hier après-midi, nous partions pour faire des courses dans notre boutique bio préférée lorsque Véro me sort :

"File-moi tes courgettes, Regula !"

sur le ton de la plaisanterie, sachant que nous allons faire nos achats dans la plus grande exploitation agricole bio de la région.
Et sachant que la responsable de la boutique s'appelle Regula.

Après avoir discuté avec elle de la ferme et de tout ce qui s'ensuit, j'ai eu très envie de commencer un polar rural dont le personnage principal serait cette dame que nous aimons bien, et dont le titre serait... "File-moi tes courgettes, Regula !"

Déjà, il faut que ce soit drôle.

Les idées reviennent, comme si j'avais le temps de les mettre en pratique.

Soyez heureux.

mardi 17 mai 2011

Un nouveau roman commencé hier

Avant-hier soir, malgré l'heure tardive, nous avons décidé de regarder le film "le scaphandre et le papillon". Il était programmé à 23h00 et nous avons veillé en raison de toutes ses promesses :

- Le réalisateur Julian Schnabel, un grand plasticien touchant au cinéma avec talent.
- Des acteurs que nous aimons énormément : Mathieu Amalric, Marie-Josée Croze, Patrick Chesnais, Anne Consigny...
- L'excellent roman dont est tiré le film.
- La critique "trois étoiles" de notre programme télé local.

Nous ne l'avons pas regretté, c'est une très belle œuvre et elle est admirablement portée par les acteurs sus-cités.

La nuit qui a suivi, j'ai très mal dormi car mon cerveau passa son temps à élaborer le démarrage d'un nouveau roman. Je l'ai donc entamé hier matin dès le lever, l'intitulant provisoirement "je suis seul au monde".
C'est une sensation étrange et très agréable d'être inspiré malgré moi et d'être ainsi obligé de commencer un récit auquel je n'avais absolument pas pensé jusque là.
Nul doute que nous en reparlerons... ainsi que des quinze à vingt autres ouvrages en cours ou à réviser...

mercredi 11 mai 2011

Petite merveille I

Plutôt que de refaire un travail qui a été magnifiquement fait par ma douce, voici sa présentation d'un de nos ouvrages communs, le merveilleux "Gardez la couleur - La douleur, fardez - 13 Plis", peint, cousu, découpé, plié, percé et façonné par vlafont sur un texte de shaton, dit "mail courtisan".

J'en ai déjà parlé une fois sur le verbe au vert et le présent message vient du blogue livres d'artiste de madame.

" Gardez la couleur - La douleur, fardez - 13 Plis "
Livre plissé et manuscrit, papier et textile

Livre d'artiste à variantes : 8 pièces uniques + 1 exemplaire d'artiste hors-commerce
Texte de Sébastien Haton
: mail courtisan adressé à v.LaFont en 2002

Ouvert 100 x 50 cm - Fermé 10 x 50 cm
24ème Livre d'artiste de v.LaFont

Étuien tarlatane ivoire cousu sur la couverture,
lien de fermeture en tissu polyester effiloché

Boutons anciens, ficelle de lin, couverture peinte et manuscrite





Prévu pour être exposé en mural ou suspendu à un plafond





Le verso, tissu années 70



Colophon sous forme de livret
(marque de fabrique Livres v.LaFont)

Livre à 4 mains

* * * Tous droits réservés
- v.LaFont & S.Haton * * *

samedi 7 mai 2011

Liste de publications

Après la parution du premier livre de littérature édité avec mon nom dessus, il me semble intéressant de faire un récapitulatif de mon "trésor de guerre, à savoir la liste de mes publications, parutions et écrits en attente.
Le verbe au vert étant mon crieur de rues personnel, les voici donc à l'intention des lecteurs, professionnels ou amateurs, attentifs ou de passage, fidèles ou éphémères, éditeurs ou lecteurs. Pour chaque ouvrage spécifique, un lien renvoie vers un des messages que je lui ai consacrés. Les autres sont facilement trouvables dans les rubriques idoines :


Paru aux éditions AO-André Odemard le 05 avril :
À mots comptés, éditions AO - André Odemard, Rimotises, volume numéro 1. 168 pages, ouvrage collectif (huit textes de mon cru)
http://www.ao-editions.com/catalogue_rimotises.htm
http://ao-editions.blogspot.com/2011/03/mots-comptes.html

A paraître aux éditions AO-André Odemard début septembre :
Demain le ciel sera orange, roman de politique-fiction d'anticipation

Nombreux textes, « aïe-cous » et poèmes pour les livres d'artistes de Véronique Lafont. Collections privées et publiques (Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale, Nice - Bibliothèque départementale de Prêt, Alpes Maritimes - Bibliothèque départementale de Prêt, Mayenne – Bibliothèque de Gap, Hautes-Alpes – Médiathèque Marguerite Duras, Paris, etc.)
http://www.librairieduciel.com/catalogue/index.php?id=23
http://veroniquelafont-livresdartiste.blogspot.com/

Thèse de doctorat sur les lexiques multilingues, publiée en ligne :
http://www.atilf.fr/atilf/theses/These_Haton_Sebastien_2006.pdf

Mes blogues
Le verbe au vert, blogue d'écritures http://sebastienhaton.blogspot.com/
L'envers du verbe, blogue de réflexions http://lenversduverbe.blogspot.com/

Divers articles scientifiques, actes de colloques et chapitres d'ouvrages traitant de lexicologie informatique.

Romans et récits achevés en recherche d'éditeur :
L'acheteur d'allumettes
La crème au beurre
Le point d'équilibre
La chichougne (texte pour créatures consolants de V.lafont)

Romans et récits très avancés en phase de relecture :
Les enfants nés-morts
Clarance et Lionel, miroir à Ménilmontant
Le sourire de ma boulangère
La sphère des immortels
L'acquéreur de briquets
Poèmes-chansons de l'aube et du crépuscule

Romans et récits bien avancés en phase d'achèvement de premier jet
The chichougn
Panique à Montoulbe
L'acheteur d'allumettes II
La chute de l'Empire
L'épileptoïde
Les trisantesmes
Le Dico-mots

Projets en cours, peu démarrés :
Mes jardins fantasmagoriques en 100 plantes
Précis de Failed Food en 100 recettes
Précis d'Écologie Heureuse en 100 questions
J'aurai été jeune deux fois en 100 chroniques
Correspondance amicale, courtisane et amoureuse de V. et S. entre 2002 et 2011 (plusieurs tomes de 1000 pages)
...??

Voilà, j'ai été assez complet, sans compter tous les commentaires que je laisse sur mes blogues préférés :))
Soyez heureux.

lundi 2 mai 2011

Différentes facettes d'un autre personnage

Voilà, voilà, voilà, mon cher éditeur m'a envoyé ses remarques et critiques sur "demain le ciel sera orange". Pas de sévérité, que de la justesse, j'aime beaucoup.
Une de ses remarques induit un travail important et rapide sur la matière figée de mon roman en fin de parcours.
A ce stade, diverses réactions sont envisageables :

Le mode contrit et repentant
"Oui, pardon... je... je suis désolé... je ne le ferai plus, pardon..."

Le mode vexé
"Non mais c'est qui l'auteur, hein ?"

Le mode désespéré
"De toute façon, je suis un moins que rien qui écrit avec les pieds... J'ferais mieux de tout laisser tomber, tiens !"

Le mode 'doutage'
"Oui mais alors... si ça se trouve, c'est tout le reste du roman qui ne tient pas debout... Il faut que je retravaille tout..."

Le mode intransigeant
"Je ne toucherai pas une ligne. C'est écrit, c'est comme ça et c'est pas autrement. D'ailleurs, je ne renie jamais mes premiers jets !"

Le mode 'révélations'
"Je ne sais pas si celui qui a écrit ça pour moi voudra bien faire les corrections demandées. Je ne lui ai même pas payé la première version..."

Le mode paresseux
"Dans six mois, les trois ou quatre corrections, ça te va ?"

Le mode 'ouvert à tout'
"O.K. JLT, pas de problème ! Je fais toutes les modifications que tu as suggérées. J'ai même pris littéralement le petit paragraphe que tu as rédigé pour le chapitre 21, cinquième page ! Bien sûr, on le dira dans les remerciements :))"

Le mode modeste mais génial
"Bien vu, cher ami, vos remarques sont fort pertinentes... mais je crois mon travail suffisamment bon pour ne pas les prendre en compte."

Le mode artiste maudit
"Fichtre, resterai-je à jamais cet auteur incompris dont le travail n'est jamais reconnu à sa réelle et profonde valeur intrinsèque ?"

Le mode menteur
"Mon matériel informatique a pris la foudre. On a combien comme délai supplémentaire, sachant que je ne vais pas le renouveler tout de suite ?"

Le mode metteur à contribution
"Bien, je prends note, tu as des suggestions ?"

Le mode pressé
"On n'avait pas dit qu'il sortirait en juin ?"

Le mode en colère
"J'en ai rien à faire de ses remarques à la c... ! J'ai autre chose à faire ! Je ne suis pas une chieuse de copies automatique ! Si y croit qu'y va m'obliger à m'y remettre...!!"

Le mode éventé
"Ainsi tu as vu le piège que je t'ai tendu page 228 ? Tu es un excellent lecteur. Voici en pièce jointe la vraie version, écrite depuis plusieurs mois."

D'autres idées de modes me viennent mais il faudra bien que je m'arrête un jour...
Il en manque juste un, essentiel, le mode vrai, la réalité, ma réaction authentique :
"Ah oui, tu n'as pas tort, je vais voir ce que je peux faire. Tu me confirmes que j'ai encore quatre semaines avant la remise de la version définitive ?"

Soyez heureux,
s.