lundi 27 décembre 2010

Comédie pour "on est toujours trop bon"

Je l'annonçais hier, la voici aujourd'hui, la version "comédie" que j'ai écrite pour l'hommage collectif aux exercices de style de Raymond Queneau, hommage dont le site est désormais dans mes liens préférés :

COMEDIE

ACTE PREMIER

Scène I
(Sur le quai du métro à la station Berri-Uqam direction Montmorency, un jour, vers midi)
Le premier voyageur (courant vers le wagon de queue et bousculant des voyageurs sur le quai). - Mais poussez-vous, tabarnak !
Le second voyageur (qui vient de descendre). - Mais faites un peu attention !
(Le premier voyageur saute dans le wagon)

Scène II
(Dans le wagon de queue, après le départ de la station Berri-Uqam)
Le premier voyageur (veste marron, souliers sports blancs). - M... ma cravate !
(sa cravate à vaches reste coincée dans la porte)

ACTE SECOND

Scène I
(Même décor, le métro roule)
Le premier voyageur (s'adressant à une voyageuse, furieux). - Ce n'est pas très aimable de se moquer des gens !
(La voyageuse pouffe, ses yeux vont de la cravate prisonnière aux chaussures de l'homme)

Scène II
(Station Sherbrooke, des voyageurs se préparent à descendre)
La voyageuse moqueuse (chantant à voix basse en montant le son de son ipod). - Mais il m'aime en-core... et moi je t'aime un peu plus fort...
Le premier voyageur (lui jette un regard noir en descendant à son tour)

ACTE TROISIÈME

Scène I
(Bibliothèque Nationale, un homme s'adresse à une responsable)
L'homme (sa cravate est froissée et sale). - Vous avez le dernier numéro du Monde Diplomatique ?
(La responsable le lui tend et se retient de glousser en apercevant sa cravate et ses chaussures)

Scène II
(Même décor, le téléphone de l'homme émet un cri de goéland, une femme asiatique s'approche)
La femme. - C'est toi le crisse de moron qui fait brailler son cellulaire ?
(elle le claque derrière la tête)

Sébastien Haton

11 commentaires:

  1. Intéressant ;-)
    Comment aimes-tu utiliser les sacres québécois dans l'écriture ? !!!

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  2. "Comment aimes-tu utiliser les sacres québécois dans l'écriture ?"

    Seulement dans les scènes qui s'y prêteront ;)) comme dans "le verbe au vert" sur lequel je n'ai pas eu le temps de retravailler...

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  3. Bonjour Seb,
    Je t'avais laissé un commentaire hier sur ce billet mais j'ai du oublié de le valider. Bravo pour l'exercice! Bonnes fêtes de fin d'année!

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  4. Lire " j'ai oublié de le valider". Seb " crisse de moron" c'est un oiseau?

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  5. Cher cothraige, merci beaucoup !
    Finalement, je me retrouve avec 2 commentaires pour le prix d'un :))
    "crisse de moron", c'est (hélas) une injure québécoise très grossière apparemment bien utilisée dans le contexte...

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  6. Sebastien, merci pour l'explication! si je comprends bien j'ai été "un vrai beignet" en parlant du nom d'un oiseau! J'ai pris dans mon ( petit) rayon Canada "La parlure québécoise" où sont rassemblées des expressions mais pas de " crisse de moron". Je peux toujours te demander si chez toi il fait toujours "fret à couper les chiens en deux"! Bonne fin de journée à toi.

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  7. Cothraige, nous avons 3 chiens à couper en deux... Pas simple !!! ;-))

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  8. Comme le dit Véro :)) ...
    Au fait, cothraige, je fréquente les Québécois par le ouèbe mais je ne suis qu'un modeste Lorrain-Bourguignon...
    Je suis encore loin de maîtriser toutes les subtilités de la langue (mais je progresse) ;))
    s.

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  9. Cette expression "aux deux chiens" trouvée, en cherchant la tienne, dans l'ouvrage " la parlure québécoise" signifie en gros " fait-il toujours très froid chez vous? " Mais vous avez 3 chiens... et j'ai eu droit à un message de ta compagne artiste-peintre pour le souligner. Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année à tous les deux!

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  10. Humm... intéressant échange... Laissez-moi y apporter mon grain de sel d'outre-mer.

    "Fret à couper un chien en deux", j'ai jamais entendu ça.

    "La parlure", la dernière fois que ça a été utilisé, j'imagine que c'était quelque part en 1956...

    Et "crisse de moron" a en effet été très bien utilisé par Sébastien dans son exercice, le "crisse" étant ici mis pour "putain", le "de" pour "d'" et le "moron" pour "enculé".

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  11. C'est vrai que les "parlations" idiomatiques évoluent très vite. En tant que lexicologue ayant grandi scientifiquement dans les dictionnaires, je suis bien placé pour le savoir !
    Ceci dit, Clarence, ce que tu dis me fait un peu regretter d'avoir été aussi grossier sans le faire exprès. Ce qui est écrit est écrit mais si c'était à refaire, je dirais "l'épais" à la place.
    Tant pis ;))

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